Personne la plus riche du monde : Elon Musk brièvement détrôné par Larry Ellison

En l'espace de quelques minutes après l'ouverture des marchés mercredi, les actions d'Oracle Corp. de Larry Ellison ont grimpé de plus d'un tiers, ce qui lui a permis de ravir temporairement le titre de "personne la plus riche du monde" au PDG de Tesla, Elon Musk.

Mais le marché boursier change rapidement, et l'entrepreneur d'origine sud-africaine est revenu en tête à la fin de la journée, selon Bloomberg, après que le géant américain du logiciel a perdu certains de ses gains.

Commande de plusieurs milliards pour Oracle

Pour ceux qui comptent les points, la différence est désormais d'un milliard, ce qui n'est pas énorme compte tenu de l'ampleur des chiffres : 384,2 milliards de dollars (328,57 milliards d'euros) pour Musk contre 383,2 milliards de dollars (327,71 milliards d'euros) pour Ellison.

Ces fortunes sont si importantes qu'elles pourraient chacune financer le mode de vie de 5 millions de familles américaines moyennes pendant un an, soit l'ensemble de la population de la Floride, en leur permettant à tous de quitter leur emploi.

Ce bref changement dans le classement est intervenu après la publication des résultats exceptionnels d'Oracle, qui a bénéficié de commandes de plusieurs milliards de dollars de la part de ses clients, alors que la course à l'intelligence artificielle s'intensifie.

Elon Musk est devenu la personne la plus riche du monde pour la première fois il y a quatre ans, suite aux bonnes performances du constructeur automobile Tesla. Depuis le début de l'année, les actions de l'entreprise ont cependant chuté de plus de 8 %.

Elon Musk contrôle également plusieurs sociétés privées, dont le fabricant de fusées SpaceX, sa société d'intelligence artificielle xAI et le réseau social X, ex-Twitter.

**Les perspectives d'Oracle en plein essor car *"*l'IA change tout"**

Larry Ellison détient environ 40 % d'Oracle, ce qui signifie que la hausse de son action a ajouté 100 milliards de dollars (85,53 milliards d'euros) à sa valeur nette en un peu plus d'une demi-heure après l'ouverture des marchés boursiers mercredi.

La veille, après la clôture des marchés, l'entreprise a annoncé dans un rapport sur ses résultats qu'elle avait conclu de nouveaux contrats d'une valeur de plus de 300 milliards de dollars (256,56 milliards d'euros), notamment avec OpenAI, Meta, Nvidia et l'entreprise xAI de Musk.

L'entreprise a déclaré qu'elle s'attendait désormais à ce que le chiffre d'affaires de son activité d'infrastructure dans le cloud augmente de 77 % pour atteindre 18 milliards de dollars (15,39 milliards d'euros) au cours de l'exercice fiscal en cours, puis 144 milliards de dollars (123,15 milliards d'euros) dans les quatre années qui suivront.

Larry Ellison a précisé qu'Oracle ne gagnerait pas seulement de l'argent grâce à ses centres de calcul qui aident à créer les prochains chatbots, mais aussi grâce au fonctionnement quotidien de ces systèmes d'IA qui font fonctionner les robots dans les usines, conçoivent des médicaments dans les laboratoires, font des paris sur les marchés financiers et automatisent le travail juridique et commercial dans les entreprises.

En d'autres termes, l'augmentation de la fortune de l'entrepreneur mercredi matin reflète les attentes des investisseurs, qui prédisent que les ordinateurs prendront en charge de nombreux emplois aujourd'hui assurés par des humains - et qu'Oracle en profitera.

Ou, comme l'a affirmé l'homme de 81 ans lors d'une récente conférence téléphonique : "l'IA change tout".

L'avenir de Tesla est incertain

Elon Musk espère la même chose pour Tesla et sa propre valeur nette, mais il peine actuellement à convaincre les investisseurs.

L'entreprise avait promis un redressement important des ventes de voitures électriques après leur chute brutale en début d'année, mais le rebond n'a pas eu lieu. Elon Musk a minimisé les mauvais chiffres en essayant d'attirer l'attention des investisseurs sur l'autre activité de Tesla, à savoir la fabrication de robots et les progrès de l'intelligence artificielle.

Les ventes de Tesla dans l'Union européenne ont chuté de 40 % au début de l'été, enregistrant sept mois consécutifs de baisse. Celle-ci est principalement attribuée aux prises de position radicales de son PDG et à la concurrence croissante des constructeurs chinois.

L'entreprise a également perdu des parts de marché aux États-Unis, car les acheteurs, mécontents du soutien d'Elon Musk à Donald Trump, sont restés à l'écart des salles d'exposition de Tesla.

L'action Oracle a clôturé mercredi à 328,33 $, soit un bond de 36 %. Tesla a quant à elle augmenté de moins de 1 % à 347,79 $.