Exercice militaire REPMUS 25 : l'OTAN teste ses drones au large du Portugal

Des drones aériens et sous-marins, des véhicules de surface autonomes, des soldats équipés de casques de réalité virtuelle et des cartes tactiques animées sur grand écran... L'OTAN achève la 15ème édition de l'exercice REPMUS (Robotic Experimentation and Prototyping using Maritime Unmanned Systems - co-dirigée cette année par l'Agence européenne de la défense (AED) et la marine portugaise.
Du 1er au 26 septembre, cet événement unique a rassemblé des forces militaires, des universitaires et des entreprises technologiques de pointe du monde entier pour tester, développer et intégrer des systèmes sans pilote dans des opérations maritimes réelles.
Plus de 22 pays de l'OTAN ont pris part à ces exercices au large de Tróia, dans le sud du Portugal, aux côtés d'observateurs de 13 autres pays, dont l'Australie, le Brésil et la Corée du Sud.
Les scénarios d'entrainement comprenaient le renseignement, la surveillance et la reconnaissance (ISR) en zones côtières, la guerre électronique dans des environnements sans GPS et les débarquements amphibies soutenus par des éclaireurs robotisés et des drones logistiques.
L'un des points forts de cette édition a été la réalisation d'opérations en essaim par plusieurs véhicules aériens sans pilote, démontrant ainsi leur capacité à opérer de manière autonome dans le cadre de missions coordonnées. Figuraient également, parmi les nouveautés, les essais de brouillage GPS de drones ennemis et l’intégration des MUS (Maritime Unmanned Systems) en guerre des mines.
Cette édition a également été marquée par la collaboration du programme Dynamic Messenger (DYMS), une initiative de l’OTAN, qui a fournit un terrain d'entrainement et de test des équipements militaires au plus proche des conditions du réel.
L'Ukraine, source d'enseignements tactiques et technologiques
Lors des exercices, des représentants de la marine ukrainienne ont simulé la force adverse afin de tester les capacités de deux douzaines de pays alliés dans des scénarios inspirés de la ligne de front de la guerre menée contre la Russie.
"La participation de l'Ukraine est très importante car elle nous apporte les procédures et les tactiques qu'elle applique sur la ligne de front", a confié le capitaine Nuno Palmeiro Ribeiro, directeur du Centre OPEP de la marine portugaise
Selon le responsable militaire, l'OTAN a également tiré des enseignements de la capacité de l'Ukraine à produire des drones à bas-coûts, qui se sont révélés performants dans la défense du pays face à Moscou.
"Nous avons des systèmes beaucoup plus complexes, beaucoup plus chers que ceux qu'ils (l'Ukraine) utilisent, et ils sont très efficaces, donc je pense que c'est une leçon d'apprentissage que nous devons avoir ", a poursuivi Nuno Palmeiro Ribeiro.
2000 starts-ups
Près de 2000 starts-ups soutenues par l'Accélérateur d'innovation de défense pour l'Atlantique Nord (DIANA) de l'OTAN ont saisi l'occasion de l'exercice REPMUS pour tester des technologies visant à améliorer la résilience des communications, la protection des infrastructures sous-marines et l'amélioration de la lutte contre les mines.
La société française Akheros a présenté un boîtier GPS quasiment impossible à brouiller tandis que l'entreprise allemande RhineMetall a dévoilé son système HERO, un drone kamikaze à quatre ailes.
"Nous pouvons décoller à 60 kilomètres de distance et être loin de la cible, sans mettre en danger le soldat en charge du drone", a expliqué Matt McCarthy, responsable de la réussite des clients chez UVision, un partenaire de Rhinemetal.
La société finlandaise a quant à elle présenté son ballon dirigeable KELLUU, qui permet de collecter des données d'une extrême précision dans un environnement donné en combinant la technologie de drone et de satellite.
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