Cinq États condamnent les plans israéliens de prise de contrôle sur Gaza ville

Cinq ministres des Affaires étrangères ont publié une déclaration commune condamnant les plans d'Israël visant à intensifier la guerre en cours à Gaza et à prendre le contrôle de la ville de Gaza.
L'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont déclaré dans ce communiqué que ce plan, annoncé vendredi par le cabinet de sécurité israélien, "aggravera la situation humanitaire catastrophique, mettra en danger la vie des otages et risquera encore plus de provoquer des déplacements massifs de civils".
"Toute tentative d'annexion ou d'extension des colonies viole le droit international", ajoute le communiqué.
Les cinq chefs de diplomatie ont appelé à un arrêt immédiat de la guerre, soulignant qu'un "scénario catastrophe de famine est en train de se dérouler". Ils ont également demandé au Hamas de libérer les derniers otages qu'il détient "sans condition préalable" et de veiller à ce qu'ils soient "traités humainement et ne fassent pas l'objet de cruauté et d'humiliation".
La contestation en Israël n'a cessé de croître au fur et à mesure que les otages languissaient en captivité. Certaines familles d'otages et leurs sympathisants ont organisé de grandes manifestations pour réclamer un cessez-le-feu avec le Hamas qui permettrait à leurs proches de rentrer chez eux.
"Tout Israël souhaite un accord global et la fin de la guerre", a déclaré Einav Zangauker, mère de l'otage Matan Zangauker, dans un communiqué publié vendredi. "Pour que l'État d'Israël puisse garantir la sécurité de ses citoyens, nous devons mettre fin à l'injustice dont sont victimes nos proches depuis 22 mois".
Le cabinet de sécurité du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mis en œuvre ce plan contre l'avis des chefs militaires, notamment du chef d'état-major général, le lieutenant-général Eyal Zamir, qui avait prévenu jeudi que ce plan mettrait en danger la vie des otages et mettrait encore plus à contribution l'armée.
L'annonce est intervenue après que M. Netanyahu a également suggéré, jeudi, des plans plus vastes visant à ce qu'Israël prenne le contrôle de l'ensemble de la bande de Gaza. Israël contrôle déjà les trois quarts du territoire.
Le Hamas a rejeté les plans d'Israël. "L'expansion de l'agression contre notre peuple palestinien ne sera pas une promenade de santé", a déclaré le groupe dans un communiqué.
Stéphanie Tremblay, porte-parole associée du secrétaire général des Nations unies, a déclaré à la presse vendredi que "le secrétaire général est gravement alarmé par la décision du gouvernement israélien de prendre le contrôle de la ville de Gaza".
Le Conseil de sécurité de l'ONU a annoncé qu'une réunion d'urgence sur les plans d'Israël avait été reportée à dimanche, alors qu'elle était initialement prévue pour samedi.
Les largages d'aide internationale se poursuivent
Les puissances internationales, y compris les alliés d'Israël que sont la France, la Grande-Bretagne et le Canada, ont intensifié leurs critiques à l'égard de la guerre, alors que les médias se montrent de plus en plus choqués par les informations faisant état de la famine.
L'Allemagne a déclaré vendredi qu'elle n'autoriserait pas l'exportation d'équipements militaires susceptibles d'être utilisés à Gaza jusqu'à nouvel ordre.
Plusieurs pays ont coordonné leurs efforts pour effectuer des largages d'aide au-dessus de Gaza. Il s'agit d'un dernier recours, car le blocus et l'offensive militaire d'Israël ont rendu pratiquement impossible l'acheminement de l'aide en toute sécurité, ce qui a contribué à faire basculer le territoire dans la famine.
Une nouvelle cargaison d'aide aérienne envoyée par l'Italie a atterri à Gaza samedi.
Les Nations unies et les organisations humanitaires qualifient ces largages de coûteux et de dangereux pour les habitants, et affirment qu'ils permettent d'acheminer beaucoup moins d'aide que les camions.
De nombreux colis alimentaires largués par avion ont été projetés dans la mer Méditerranée ou ont atterri dans des zones dites "rouges", dont l'armée israélienne a ordonné l'évacuation. Dans les deux cas, les Palestiniens risquent leur vie pour obtenir de la farine et d'autres produits de base.
Des Palestiniens continuent également d'être tués alors qu'ils cherchent de l'aide dans quatre sites gérés par la controversée Fondation humanitaire de Gaza (Gaza Humanitarian Foundation ou GHF, une organisation privée créée en février 2025 avec le soutien de l'administration Trump et le gouvernement Netanyahu).
Des témoins et des agences de l'ONU ont qualifié ces sites de "pièges mortels", car des centaines de personnes auraient été tuées alors qu'elles cherchaient de l'aide, bien que la GHF continue d'affirmer qu'il n'y a pas eu de violence.
La GHF a indiqué qu'un nouvel itinéraire des Nations Unies passe près de deux de ses sites dans le sud et a attiré de grandes foules de personnes qui déchargent les convois.
Mais les Nations unies, les partenaires et les Palestiniens affirment que l'aide est bien trop faible, alors que des mois de fournitures s'empilent à l'extérieur de Gaza dans l'attente de l'approbation d'Israël.
Et bien que les Nations unies estiment que 500 à 600 camions d'aide sont nécessaires chaque jour, les camions qui entrent sont la plupart du temps dépouillés par des personnes désespérées et des groupes criminels avant d'atteindre les entrepôts pour la distribution.
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