Les incendies de forêt font rage dans le sud de l'Europe en raison de températures record

Les pompiers luttaient samedi contre les incendies de forêt dans le sud de l'Europe, alors qu'une chaleur extrême s'abat sur la région avec des températures record.
En France, plus de 1 000 pompiers sont toujours mobilisés pour lutter contre les flammes dans l'Aude, afin d'empêcher la reprise du plus grand incendie de forêt que le pays ait connu depuis des décennies, alors que tous les habitants ont été autorisés à rentrer chez eux.
"L'incendie est fixé, le combat continue", a assuré Christian Pouget, préfet de l'Aude, alors que plus de 1 000 pompiers "travaillent toujours sur des reprises", selon franceinfo.
Le feu a déjà parcouru "16 000 hectares" et les autorités s'attendent à une journée "difficile", dimanche, avec des vents violents et des températures élevées, alors que l'Aude est placée par Météo France en vigilance orange canicule, avec 27 autres départements samedi et 41, dimanche.
Toutes les routes ont été rouvertes, mais les autorités ont émis une interdiction stricte d'accès à la forêt, a précisé M. Pouget lors d'une conférence de presse samedi.
L'incendie a fait un mort et 25 blessés, dont 19 pompiers, selon le préfet.
Les températures élevées des prochains jours, pouvant atteindre 39°C, devraient compliquer les efforts des pompiers.
Fixé depuis jeudi soir, l'incendie dans l'Aude ne sera pas "maîtrisé" avant dimanche soir, a prévenu le colonel Christophe Magny, du Service départemental d'incendie et de secours de l'Aude, lors d'une conférence de presse samedi, en indiquant plusieurs "points chauds" qui font l'objet d'une surveillance étroite.
Les incendies se poursuivent en Espagne et en Grèce
Les pompiers ont continué à lutter contre un incendie de forêt dans la province d'Ávila, dans le centre-ouest de l'Espagne, samedi.
L'incendie s'est déclaré vendredi après-midi, et l'Unité militaire d'urgence (UME) espagnole a travaillé toute la nuit pour le maîtriser et l'empêcher de s'approcher des routes et des lignes de chemin de fer.
Avec des températures avoisinant les 39°C dans certaines régions d'Espagne et du Portugal, le risque d'incendie est extrêmement élevé.
La période actuelle de températures extrêmes devrait se poursuivre au moins jusqu'à mercredi prochain, selon le service météorologique national espagnol AEMET.
En Grèce, un vaste incendie de forêt qui s'est déclaré vendredi après-midi à Keratea, à quelque 40 kilomètres au sud-est d'Athènes, a continué à faire rage dans l'est et le sud de l'Attique pendant la nuit, causant d'importants dégâts aux habitations et faisant un mort.
Les autorités ont émis des ordres d'évacuation alors que le feu s'approchait des zones résidentielles et que les pompiers luttaient contre des vents violents.
Au moins 260 pompiers, appuyés par 77 véhicules, s'efforçaient de circonscrire l'incendie, avec l'aide de nombreux volontaires et civils dans les zones touchées.
Incendie en Turquie sous contrôle
Les incendies de forêt dans les districts centraux de Çanakkale et la région de Bayramiç dans l'ouest de la Turquie ont été largement maîtrisés, selon le ministre de l'Agriculture et des forêts İbrahim Yumaklı.
M. Yumakli a déclaré que les équipes de lutte contre les incendies ont travaillé toute la nuit pour stopper la progression des flammes. Il a confirmé que la propagation des incendies avait été stoppée et que les efforts de refroidissement se poursuivaient.
L'incendie, qui s'est déclaré vendredi près du village de Yigitler et s'est propagé à une zone forestière sous l'effet de vents violents, a entraîné des évacuations préventives dans les villages de Sacakli, Ahmetceli, Doganca, Zeytinli et Pitirelli.
Au total, 654 habitants ont été relogés dans des zones sûres. Les autorités ont indiqué que quatre suspects ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête en cours sur les causes des incendies.
Une nouvelle normalité
Le sud de l'Europe a connu de nombreux grands incendies cet été. Les scientifiques avertissent que le changement climatique exacerbe la fréquence et l'intensité de la chaleur et de la sécheresse, rendant la région plus vulnérable aux incendies de forêt.
Cette semaine, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies a publié un rapport détaillant l'impact des chaleurs extrêmes dans le monde.
Le rapport indique que les températures extrêmes ont causé environ 489 000 décès liés à la chaleur chaque année entre 2000 et 2019, dont 36 % en Europe
En ce mois de juillet record, la Turquie a enregistré un nouveau record national extrême de 50,5°C, précise le rapport. La Suède et la Finlande ont également connu des périodes inhabituellement longues de températures supérieures à 30°C.
L'OMM prévient que les pays doivent agir plus rapidement pour s'adapter au changement climatique et limiter le réchauffement de la planète, conformément à l'Accord de Paris de 2015.
"La chaleur extrême est parfois appelée le tueur silencieux, mais avec la science, les données et les technologies d'aujourd'hui, le silence n'est plus une excuse. Chaque décès dû à la chaleur extrême peut être évité", a déclaré Ko Barrett, vice-secrétaire général de l'OMM.
L'Organisation estime que la mise en place de systèmes d'alerte chaleur-santé dans 57 pays permettrait à elle seule de sauver près de 100 000 vies par an.
"Il ne s'agit pas seulement d'un problème climatique, mais d'une urgence de santé publique", a déclaré Joy Shumake-Guillemot, responsable du programme conjoint OMS-OMM sur le climat et la santé et codirectrice du Réseau mondial d'information sur la chaleur et la santé (GHHIN).
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