Redémarrage de la seule centrale nucléaire de Taïwan : le référendum échoue, faute de votants

Un référendum, lancé par l'opposition, visant à promouvoir la réouverture de la dernière centrale nucléaire de Taïwan n'a pas atteint samedi le seuil légal requis pour être valide.
Environ 4,3 millions de personnes ont voté en faveur de la redémarrage de la centrale, soit une nette majorité par rapport aux 1,5 million qui ont voté contre, selon les chiffres de la Commission électorale centrale.
Mais la motion devait obtenir le soutien d'un quart de tous les électeurs inscrits, soit environ 5 millions de personnes, pour être adoptée en vertu de la loi électorale, ce qui signifie que la centrale située à la pointe sud de l'île ne rouvrira pas dans l'immédiat.
Le référendum avait été lancé par le Parti populaire de Taiwan, parti d'opposition, avec le soutien du Kuomintang, également dans l'opposition. Le Parti démocrate progressiste, au pouvoir, est favorable à l'abandon progressif de l'énergie nucléaire et souhaite se tourner vers les énergies renouvelables et le gaz naturel liquéfié.
Dans un message sur X, la formation politique à l'origine du vote, s'est tout de même félicité des résultats.
"Même si le référendum n'a pas atteint le seuil légal, le soutien était clair même à Pingtung, où se trouve la centrale. Cela témoigne d'un consensus social croissant en faveur de l'acceptation de l'énergie nucléaire. Il est temps que le gouvernement corrige ses politiques énergétiques défaillantes et accélère la transition", peut-on lire dans le message du Parti populaire.
Pendant la campagne, les partisans du retour de l'atome ont notamment fait valoir que Taïwan importait la quasi-totalité de ses besoins énergétiques et qu'un blocus chinois pourrait paralyser l'économie pendant une dizaine de jours. En outre, l'industrie des puces électroniques du pays, leader mondial, connaît une croissance rapide grâce à l'essor de l'intelligence artificielle, ce qui signifie que la demande en électricité est en constante augmentation.
Le gouvernement affirmait qu'il serait dangereux de remettre en service une centrale qui a été fermée il y a seulement trois mois, car elle était située dans une zone sismique et qu'elle ne pouvait assurer que quelques pour cent des besoins en électricité de Taïwan. Les inquiétudes concernant la sécurité ont été fortement accentuées par la catastrophe de 2011 à la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon.
Le président taïwanais Lai Ching-te a déclaré samedi soir aux journalistes que, bien que le référendum ait échoué, il comprenait "les attentes de la société en matière de diversité des options énergétiques".
"Si, à l'avenir, la technologie devient plus sûre, que les déchets nucléaires sont réduits et que l'acceptation sociale augmente, nous n'exclurons pas l'énergie nucléaire avancée", a-t-il ajouté.
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