Macron, Merz et Tusk se rendent en Moldavie à un mois d'une législative cruciale

Maia Sandu a beaucoup à perdre. Les forces soutenues par le Kremlin menacent de priver la présidente pro-européenne et pro-ukrainienne de Moldavie de la majorité absolue aux élections législatives qui se tiennent le 28 septembre.
Elle compte sur un soutien de taille et reçoit mercredi son homologue français Emmanuel Macron ainsi que le chancelier allemand Friedrich Merz et le Premier ministre polonais Donald Tusk dans la capitale Chișinău, à l'occasion de la fête nationale.
Les trois dirigeants européens entendent "réaffirmer leur soutien total à la sécurité, à la souveraineté et à la voie européenne de la Moldavie", a indiqué l'Élysée dans un communiqué concernant le voyage du 27 août.
"C’est une démonstration de soutien à la Moldavie [...] au moment où la Russie accroît ses ingérences avant des élections cruciales", a de son côté déclaré à l'AFP la présidence moldave.
Une visite également suivie depuis Bruxelles. L'eurodéputé roumain et vice-président du Parti populaire européen (PPE), majoritaire au Parlement européen, a salué le déplacement du trio européen. "Alors que Moscou intensifie ses efforts de déstabilisation, l'Europe répond par l'unité et le soutien", a-t-il écrit sur X, ajoutant que les liens entre l'UE et la Moldavie étaient "plus forts que jamais".
En juillet, la présidente pro-UE de la Moldavie, Maia Sandu, a accusé la Russie de préparer une "ingérence sans précédent" dans les élections de septembre "par le biais d'achats de votes et de financements illicites".
Quelques semaines plus tard, dans un message vidéo, Ilan Shor, un oligarque condamné par contumace à 15 ans de prison pour détournement de fonds et exilé à Moscou, promettait "un salaire de 3 000 dollars par mois" à tous ceux qui manifesteraient contre le gouvernement à Chișinău, en campant au cœur de la capitale.
Les eurosceptiques dénoncent une "ingérence"
La visite des partenaires européens de Sandu n'est pas du goût de l'opposition moldave officielle, l'ancien président prorusse Igor Dodon dénonçant une "ingérence directe" dans le processus électoral.
"Une importante délégation se rendra dans le pays [...] dans le seul but de soutenir la présidente sortante Maia Sandu et son parti avant les élections", a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.
"Imaginez si Poutine ou Loukachenko étaient venus pour la fête de l'indépendance, en amont des élections présidentielles de 2020. Cela aurait fait un tel scandale, y compris dans certaines capitales européennes", a-t-il ajouté.
La Moldavie, petite république ex-soviétique située entre l'Ukraine et la Roumanie, ne contrôle pas de facto une partie de son territoire. La Transnistrie, soutenue par Moscou, a revendiqué une indépendance unilatérale et non reconnue par la communauté internationale à la suite d'une courte guerre en 1992.
Le parti au pouvoir, le PAS (Parti action et solidarité), qui contrôle actuellement 63 sièges au parlement sur 101, cherche à conserver sa majorité et à maintenir son orientation pro-européenne.
L'année dernière, Maia Sandu a remporté un second mandat lors d'une élection très serrée entachée de fraudes et de soupçons d'achats de voix. Une enquête a été ouverte pour "transport organisé" d'électeurs depuis la Russie.
Un référendum simultané sur l'adhésion à l'UE a été approuvé par 50,4 % des voix, même si des sondages prédisaient une victoire plus large du "oui".
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