Bayrou face au vote de confiance : quels scénarios pour la France ?

Le sort du gouvernement de François Bayrou se joue mardi prochain à l’Assemblée nationale.
En annonçant un vote de confiance à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a choisi de soumettre la survie de son gouvernement à une majorité introuvable.
Derrière ce scrutin, se dessinent plusieurs inconnues : avenir du budget 2026, nouvelles nominations à Matignon ou des nouvelles élections législatives.
Quels sont les scénarios possibles après le vote du 8 septembre ?
Le plus probable : la chute du gouvernement Bayrou
Le lundi 8 septembre, Bayrou prononcera un discours de politique générale suivi d’un débat, puis d’un vote au Parlement. 289 voix sur 577 sont nécessaires pour renverser le gouvernement.
Ce scénario semble probable, car le Rassemblement national, La France insoumise, le Parti communiste, les Écologistes et le Parti socialiste ont annoncé qu’ils voteraient contre le Premier ministre.
Si le gouvernement tombe, Bayrou et ses ministres devront démissionner. Son cabinet serait alors limité aux affaires courantes jusqu’à ce qu’Emmanuel Macron nomme un successeur.
Le président disposerait alors de plusieurs options : nommer un nouveau Premier ministre issu du socle commun, soit de faire appel à une personnalité de la société civile ou à une personnalité politique d’un autre parti capable de rassembler une coalition.
Une autre possibilité serait un gouvernement technique dirigé par un haut fonctionnaire sans reformes trop importantes.
Mais tous ces scénarios se heurtent au même obstacle : le candidat nommé pourrait s'exposer à une motion de censure.
Scénario improbable : Bayrou obtient la confiance
Bien que peu probable, François Bayrou pourrait encore s’en sortir. Cela nécessiterait d’importantes concessions d’autres partis, notamment sur son plan budgétaire.
Dès ce lundi, le Premier ministre rencontrera plusieurs partis afin de négocier sa survie avant le vote de la semaine prochaine.
Cependant, sa survie resterait fragile, retardant l’impasse institutionnelle.
Une possible dissolution
Depuis la dissolution surprise le 9 juin dernier, la France traverse une instabilité chronique.
La Constitution permet désormais au président de dissoudre de nouveau l’Assemblée nationale, le délai d’un an étant écoulé.
De nouvelles législatives devraient alors être organisées dans un délai de 20 à 40 jours. L’extrême droite pousse depuis longtemps pour ce scénario, convaincue de l’emporter cette fois, après avoir obtenu 33 % au premier tour en juin 2024, mais étant arrivée en troisième position au deuxième tour à cause du barrage républicain.
Macron, cependant, a répété à plusieurs reprises qu’il ne favorisait pas la tenue de nouvelles élections.
Un récent sondage Ifop pour LCI montre que 63 % des Français souhaiteraient la dissolution de l’Assemblée et de nouvelles élections législatives, même si 51 % doutent que Macron prenne réellement cette décision.
Et si Macron démissionnait ?
Face aux impasses politiques répétées depuis la dissolution, certains ont évoqué l’éventualité d’une démission de Macron.
L’hypothèse reste cependant très marginale. Macron a réaffirmé à plusieurs reprises qu’il irait « jusqu’au bout » de son mandat, en 2027, quelles que soient les turbulences politiques.
LFI va déposer une motion de destitution contre Macron si Bayrou n'obtient pas la confiance. Jean-Luc Mélenchon estime que le président français doit "partir" si François Bayrou est poussé vers la sortie le 8 septembre.
Quid du budget 2026 ?
La chute du gouvernement Bayrou bloquerait automatiquement le projet de budget 2026. Un nouveau cabinet pourrait présenter une version révisée, selon le processus législatif classique.
Dans l’hypothèse qu’aucun gouvernement ne soit en place avant la fin de l’année 2025, une disposition spéciale permettrait de reconduire le budget 2025 en 2026, assurant ainsi la continuité des recettes et dépenses de l’État. Mais cette solution temporaire affaiblirait d'autant plus la crédibilité financière de la France aux yeux des agences de notation et de l’Union européenne.
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