Procès de Jair Bolsonaro : deux juges sur cinq ont déjà voté en faveur de sa condamnation

Le procès de Jair Bolsonaro a débuté ce mardi devant la Cour suprême du Brésil, qui décidera cette semaine si l'ancien président est coupable d'avoir comploté pour rester au pouvoir après avoir perdu les élections de 2022.
Le panel, dirigé par le président Cristiano Zanin et composé de cinq juges, a commencé par examiner les demandes finales des parties. Il se réunira tous les jours jusqu'à vendredi.
L'ancien président d'extrême droite, qui n'a pas assisté à la séance, doit répondre de cinq chefs d'accusation pour avoir prétendument conspiré en vue d'organiser un coup d'État, à la suite de sa courte défaite lors de la présidentielle de 2022 face à Luiz Inácio Lula da Silva.
L'ex-dirigeant est accusé d'avoir incité des émeutes en janvier 2023, quand des milliers de ses partisans ont pris d’assaut et saccagé le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême à Brasilia.
"Le Brésil a failli revenir à une dictature"
Jair Bolsonaro est sous le coup de chefs d'accusation de tentative de coup d'État, participation à une organisation criminelle armée, tentative d'abolition violente de l'État de droit démocratique et deux chefs d'accusation pour destruction de biens publics.
Il a nié à plusieurs reprises tout acte répréhensible, dénonçant une manœuvre à motivation politique. Le verdict, qui pourrait condamner l'ancien président à 43 années derrière les barreaux, est attendu jeudi ou vendredi.
Le juge Alexandre de Moraes, opposant de longue date à Jair Bolsonaro, s'est déjà prononcé pour une condamnation, accusant l'ancien président d'avoir mené "une organisation criminelle" pour "empêcher l'alternance du pouvoir" et affirmant que "le Brésil a failli revenir à une dictature".
Un autre juge, Flavio Dino, a également voté en faveur d'une condamnation de l'ex-dirigeant et de ses sept co-accusés, parmi lesquels figurent des militaires et des ministres accusés d'avoir participé à la tentative de coup d'État.
Cette affaire, qui divise la population brésilienne, a dépassé les frontières du pays quand le président américain Donald Trump a relevé de 50 % les droits de douane sur de nombreux produits brésiliens, en représailles à ce qu'il qualifie de "chasse aux sorcières" contre son fidèle allié Jair Bolsonaro.
Si ce dernier est jugé coupable, les observateurs redoutent une crise diplomatique majeure entre Brasilia et Washington.
Today