L'ancien directeur adjoint des services d'information moldaves arrêté et détenu en Roumanie

Alexandru Bălan fait l'objet d'une enquête pour trahison sous une forme continue. Selon les enquêteurs, l'ancien directeur adjoint du service d'information et de sécurité de la République de Moldavie aurait divulgué des informations secrètes à des officiers du KGB en Biélorussie, en échange d'argent. Ces actions auraient mis en danger la sécurité nationale de la Roumanie.
"Dans ce cas, il s'agit également d'un homme qui a bénéficié de ressources assez importantes et d'un champ d'action très large, compte tenu des États qui ont contribué à son arrestation. On ne peut qu'imaginer qu'il agissait sur le territoire de tous ces États, dans le même but de collecter des informations", explique Cristian Barna, ancien vice-recteur de l'Académie du service d'information roumain.
Alexandru Bălan a été promu directeur adjoint des services secrets moldaves en 2016 et a exercé ses fonctions jusqu'en 2019, lorsque l'oligarque pro-russe Vladimir Plahotniuc, a fui le pays.
Après avoir été mis en réserve par les structures du Service d'information et de sécurité de Chișinău, Alexandru Balan s'est créé une image d'expert en sécurité. Dans ses posts sur les réseaux sociaux, il soutient l'intégration européenne de la République de Moldavie, mais aussi Kyiv dans la guerre contre la Russie. De plus, dans plusieurs posts, Alexandru Balan a critiqué le Service d'information et de sécurité pour son inefficacité dans la lutte contre le réseau d'espionnage russe opérant en République de Moldavie.
Selon des sources d'Euronews, Alexandru Bălan faisait également partie de la Direction du contre-espionnage. A Chișinău, il est connu pour avoir coordonné les violences contre les manifestants en 2009, lorsque le président communiste Vladimir Voronin a perdu le pouvoir. Alexandru Bălan était sur une liste pour une conférence sur l'adhésion à l'Union européenne de la République de Moldavie.
"Son cas n'est pas unique en République de Moldavie. Mais beaucoup d'entre eux ont prouvé qu'ils ne servaient pas les intérêts de l'État de la République de Moldavie, mais leurs intérêts personnels ou ceux de leur groupe ou, comme dans ce cas, qu'ils servaient même les intérêts d'États étrangers" affirme Ion Tăbârță, analyste politique.
"Il s'est toujours déclaré pro-européen, il est venu ici pour parler à une conférence sur l'Europe, sur la façon d'être bon en Europe. Il était donc l'exemple typique d'un loup déguisé en agneau, parlant toujours en faveur de l'Europe. C'était très particulier à ce qui se passait, avec de nombreuses forces politiques, avec de nombreux orateurs" ajoute Sorin Ioniță, expert en réforme de l'administration publique.
Le ministre tchèque des Affaires étrangères Jan Lipavský parle lui d'un réseau d'espions qui se construit en Europe, dont, selon les informations d'Euronews, l'officier moldave faisait également partie.
"Ce n'est que la partie émergée de l'iceberg dans la guerre hybride que mène la Russie. La guerre hybride est menée par tous les moyens, y compris en cooptant des personnes qui étaient influentes et qui ont des relations au sein du SIS, le service d'information de la République de Moldavie" explique Cristian Pîrvulescu, analyste politique.
L'enquête sur Alexandru Bălan est menée avec la coordination de l'Union européenne dans le cadre d'EUROJUST, aux côtés de la Roumanie, de la Hongrie, de la République tchèque et de la Moldavie.
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