Chypre contre inclure la Turquie au programme de défense commune

Chypre n'autorisera pas la participation de la Turquie au programme européen de défense commune tant qu'elle continuera à menacer les États membres de l'UE, a déclaré le président de la République de Chypre, Nikos Christodoulides, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président du Conseil européen, Antonio Costa, en visite à Nicosie.
Il y a 51 ans, une partie du territoire de l'île chypriote a été envahi par la Turquie, résultant en la création de la Chypre du Nord. Le pays a déclaré en 1983 son indépendance, soutenu activement par la Turquie, cependant l'ONU et le conseil de l'Europe considère ce territoire comme une partie occupée de la république de Chypre. Nikos Christodoulides a établi un parallèle avec l'invasion russe de l'Ukraine, tandis qu'Antonio Costa a également adopté une position claire.
"La participation de tout pays tiers nécessite un accord de défense avec l'UE. Un accord qui nécessite l'accord des 27 États membres," a rappelé Nikos Christodoulides. "Mais plus encore, si vous voulez, nous ne pouvons pas financer, nous ne pouvons pas donner des ressources de l'UE à des États, à des États tiers, qui menacent des États membres de l'UE."
Le président chypriote n'a pas hésité à faire un parallèle avec l'invasion russe de l'Ukraine,"C'est comme si, parce qu'il n'y a absolument aucune différence, l'UE devait financer l'industrie de la défense de la Russie, qui n'est pas (dans) un État tiers, mais qui a envahi illégalement le territoire d'un pays de la région. Vous comprenez que dans ces circonstances, il ne peut y avoir de financement."
La position de Nikos Christodoulides a plus tard été appuyé par le président du Conseil européen. "Les règles du programme Safe sont très claires. Elles sont ouvertes aux pays tiers, mais aux pays tiers qui ne constituent pas une menace pour la sécurité d'un État membre," a souligné Antonio Costa. "Les États qui violent ou menacent la sécurité d'un État membre ne peuvent donc pas participer au mécanisme de sécurité et l'utiliser. Les pays tiers doivent signer un accord de défense qui doit être approuvé par tous les États membres."
Le président de la République chypriote a aussi pris le temps d'informer le président du Conseil européen des derniers développements sur la question chypriote, en vue d'une nouvelle réunion trilatérale à New York.
La Chypre à la Présidence tournante du conseil de l'UE en 2026
Arrivé sur le seuil du palais présidentiel de Chypre vers 13h, Antonio Costa a eu le temps de la discussion.
Comme lors de ses précédents arrêts lors de sa "tournée des capitales", le président du Conseil de l'Union a recueilli les priorités du pays en matière de politique européennes. Les discussions avec le président de la République de Chypre, Nikos Christodoulides, ont également porté sur les principaux axes que le pays veut explorer lors de sa future Présidence, au cours du premier semestre 2026, ainsi que sur les questions cruciales qu'elle sera appelée à gérer. Il s'agit notamment des questions de défense et de sécurité, de compétitivité, ainsi que du cadre financier pluriannuel 2028-2034.
Parallèlement, un échange de vues a eu lieu sur le Conseil européen informel que Chypre accueillera en avril prochain.
"L'Union européenne (UE) compte sur la République de Chypre pour continuer à promouvoir les questions clés qui la préoccupent," a déclaré le président du Conseil européen. "Nous comptons sur vous pour mettre en œuvre nos priorités."
Selon le président Christodoulides, ces questions clés sont les suivantes : le cadre financier pluriannuel, la compétitivité, les migrations, la défense et la sécurité. Il a aussi appuyé sur l'importance de rapprocher l'Europe des pays de la région de la Méditerranée orientale et de travailler ensemble pour relever les défis communs.
Pour sa part, le Président Costa a déclaré, entre autres, que l'UE compte sur la Présidence chypriote pour gérer les questions importantes qui concernent l'UE dans son ensemble.
Il a également souligné que soulignant combien il est important de rapprocher l'Europe de la région méditerranéenne et d'y apporter la paix, la stabilité et la prospérité.
"Dans ce contexte, nous avons discuté de certains des dossiers clés que nous gérerons en tant que présidence chypriote, tels que le nouveau cadre financier pluriannuel," a expliqué Nikos Christodoulides lors de la conférence de presse conjointe.
"Des discussions longues et difficiles sont attendues au cours de notre présidence, des discussions qui sont cruciales pour le financement, si vous voulez, de nos priorités collectives dans les années à venir et Chypre travaillera en étroite collaboration avec les institutions de l'Union européenne et les États membres pour faire des progrès substantiels sur cette question importante de manière opportune et rapide. Il est très important que nous parvenions à un accord en temps utile sur cette question très importante et que, dans le même temps, le budget de l'Union européenne reflète, d'une part, les priorités, les priorités actuelles de l'Union européenne, mais assure également certaines politiques traditionnelles importantes, telles que la politique de cohésion, par exemple."
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