Après le survol de l'aéroport de Copenhague par des drones, le trafic aérien a repris

L'aéroport de Copenhague, le plus fréquenté de la région nordique, a rouvert ses portes, ce mardi 23 septembre au matin, après avoir été fermé pendant plusieurs heures, la veille, en raison de survol de drones.
Si le trafic aérien a pu reprendre, les retards et les annulations se sont poursuivis toute la matinée.
Un porte-parole de la police a déclaré à Reuters que deux ou trois "gros" drones avaient été repérés dans la zone.
Pour Mette Frederiksen, Première ministre danoise, il s'agit de "l'attaque la plus grave jamais perpétrée contre ses infrastructures critiques". Selon elle, cela avait pour objectif "de perturber et de créer des troubles".
L'aéroport a suspendu ses activités lundi à 20 h 26 (18 h 26 GMT), selon le service de suivi des vols FlightRadar. Une cinquantaine de vols ont été déroutés vers d'autres aéroports, comme Malmö, Billund, Aarhus et Göteborg, a indiqué FlightRadar sur X.
Les autorités ont choisi de ne pas abattre les drones, car le risque était trop grand en raison de la présence de nombreux passagers dans l'aéroport, des avions sur les pistes et des dépôts de carburants à proximité, a déclaré Jes Jespersen, inspecteur principal de la police de Copenhague, lors d'une conférence de presse.
"Rien n'indiquait que le pilote des drones avait l'intention de nuire à qui que ce soit", a-t-il ajouté. Les lumières des drones s'allumaient et s'éteignaient et semblaient suivre différents schémas de vol. "Tout indique que vous n'êtes pas là pour attaquer qui que ce soit, mais pour vous mettre en valeur et peut-être vous entraîner", a-t-il déclaré à propos du pilote.
Une responsabilité russe ?
"La police a lancé une enquête approfondie pour déterminer de quel type de drones il s'agit", a déclaré Jakob Hansen, commissaire adjoint de la police de Copenhague, aux journalistes. "Les drones ont disparu et nous n'en avons récupéré aucun", a-t-il ajouté.
L'aéroport d'Oslo a été touché par un incident similaire. L'espace aérien a pu rouvrir quatre heures après sa fermeture. Un drone a également été détecté près de l'aéroport principal de la capitale norvégienne lundi soir, a confirmé la police au média local NRK.
Jakob Hansen a déclaré que les autorités danoises et norvégiennes coopéreraient pour déterminer s'il y avait un lien entre les deux incidents. "On ignore d'où viennent les drones. On ignore également où ils ont volé depuis", a-t-il expliqué.
"Nous n'excluons évidemment aucune hypothèse quant à l'identité des responsables. Il est clair que cela s'inscrit dans la lignée des événements que nous avons observés récemment, avec d'autres attaques de drones, des violations de l'espace aérien et des attaques de pirates informatiques contre des aéroports européens", a déclaré Mette Frederiksen. "Je ne peux pas totalement écarter la responsabilité de la Russie."
"Les autorités ne pouvaient pas exclure la possibilité que les drones fassent partie d'une attaque hybride russe", a également indiqué Jes Jespersen. Cependant, le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, a assuré qu'il était "trop tôt" pour dire si la Russie est impliquée dans cet incident.
"Chaque fois, nous entendons des accusations sans fondement", a répondu Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, ajoutant qu'"un parti qui adopte une position sérieuse et responsable ne doit pas réitérer sans cesse de telles accusations sans fondement".
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a évoqué la "violation par la Russie" de l'espace aérien de l'Otan à Copenhague, sans toutefois indiquer la source de cette information.
Des incidents similaires
Les fermetures d'aéroports font suite à une série de perturbations survenues dans les aéroports européens ces derniers jours.
Vendredi dernier, une cyberattaque a mis hors service les systèmes d'enregistrement et d'embarquement de Collins Aerospace, affectant les opérations à l'aéroport londonien d'Heathrow, ainsi qu'aux aéroports de Berlin et de Bruxelles. Pendant le week-end et lundi, les répercussions ont continué de perturber les déplacements dans la région.
En 2018, des observations de drones au-dessus de la piste de Gatwick, près de Londres, ont bloqué des dizaines de milliers de passagers et perturbé des centaines de vols au plus fort de la période des fêtes.
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