Le Hamas ne jouera aucun rôle dans le Gaza d'après-guerre, affirme le président palestinien Mahmoud Abbas

Le président palestinien a déclaré jeudi aux dirigeants mondiaux que son peuple "rejetait" l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas contre Israël et s'est engagé à ce que le groupe ne joue aucun rôle dans la gouvernance de Gaza après la fin de la guerre.
S'exprimant par vidéo après que les États-Unis lui ont retiré son visa, Mahmoud Abbas a déclaré à l'Assemblée générale des Nations unies que les Palestiniens de Gaza "ont été confrontés à une guerre de génocide, de destruction, de famine et de déplacement" de la part d'Israël.
L'AP est "prête à assumer l'entière responsabilité de la gouvernance" à Gaza
Ce discours a été prononcé alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, se rend à New York pour prononcer son propre discours en personne vendredi.
Après avoir évoqué en détail les morts et les destructions à Gaza, Mahmoud Abbas a déclaré que l'Autorité palestinienne (AP), qu'il préside, rejette l'attaque du 7-Octobre et qu'elle ne représente pas son peuple.
Ce jour-là, le Hamas et d'autres groupes armés ont tué environ 1 200 personnes, dont la plupart étaient des civils. En outre, 251 personnes ont été prises en otage à Gaza, où 48 sont toujours détenues, dont 20 seraient encore en vie, selon Israël.
Mahmoud Abbas a également exposé sa vision de ce que sera le gouvernement dans les territoires palestiniens une fois la guerre terminée, déclarant que l'AP était "prête à assumer l'entière responsabilité de la gouvernance et de la sécurité".
Il a ajouté que "le Hamas n'aura aucun rôle à jouer dans la gouvernance" et qu'il devra remettre toutes ses armes à l'Autorité palestinienne.
"Il ne peut y avoir de justice si la Palestine n'est pas libérée", estime Abbas
Dans un discours au ton ferme, Mahmoud Abbas a remercié les dirigeants mondiaux qui ont défendu les Palestiniens tout au long de la guerre de Gaza, affirmant que les récentes reconnaissances du statut d'État palestinien a redonné à son peuple l'espoir d'une paix et d'une fin du conflit.
Il s'est félicité des récentes annonces de la France, du Royaume-Uni et du Canada de reconnaître la Palestine comme un État indépendant et a appelé les autres pays à faire de même.
Mais, selon lui, cette reconnaissance symbolique n'est pas suffisante pour faire face à la situation actuelle.
"Le temps est venu pour la communauté internationale de faire ce qu'il faut pour le peuple palestinien, afin qu'il puisse obtenir ses droits légitimes à se débarrasser de l'occupation et à ne pas rester l'otage du tempérament de la politique israélienne, qui nie nos droits et poursuit son injustice, son oppression et son agression", a déclaré Mahmoud Abbas.
Avant de conclure son discours, le président de l'AP a adressé un message d'espoir au peuple palestinien.
"L'aube de la liberté se lèvera et le drapeau de la Palestine flottera haut dans nos cieux, symbole de dignité, de fermeté et de libération de l'occupation", affirme Mahmoud Abbas. "Nous ne quitterons pas notre patrie. Nous ne quitterons pas nos terres".
Le Fatah et le Hamas
L'Autorité palestinienne est l'organe gouvernemental dirigé par le parti Fatah, qui exerce un contrôle civil partiel sur les régions de la Cisjordanie occupée.
L'AP a également gouverné la bande de Gaza jusqu'aux élections de 2006, au cours desquelles le Hamas a remporté le plus de sièges, mais pas suffisamment pour obtenir une majorité claire.
Un accord de partage du pouvoir entre le Fatah et le Hamas s'est avéré impossible à conclure et, en 2007, le groupe islamiste s'est emparé du pouvoir, prenant le contrôle de la bande de Gaza et séparant de facto les territoires palestiniens en deux entités distinctes.
Depuis, la collaboration entre les deux groupes a été limitée et leurs positions politiques divergent considérablement.
Le Fatah reconnaît Israël et est favorable au dialogue pour résoudre les problèmes, tandis que l'idéologie du Hamas appelle à la destruction d'Israël et à la restauration des terres palestiniennes traditionnelles.
Le Hamas, qui se décrit comme une résistance armée, considère également le Fatah comme complice de l'occupation israélienne de la Cisjordanie, les deux parties se coordonnant sur les questions de sécurité.
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