Moldavie : le parti pro-UE de la présidente Maia Sandu remporte les législatives

Les Moldaves ont donc choisi de poursuivre le rapprochement avec l'Union européenne plutôt qu'un retour dans le giron de Mosocu.
Le parti pro-européen, dirigé par la présidente moldave Maia Sandu, a remporté les élections législatives de dimanche, considérées comme cruciales pour l'avenir du pays.
Selon les résultats officiels après dépouillement de 99,52 % des bulletins de vote, le Parti de l'action et de la solidarité (PAS) obtient 50,03 % des voix.
Le Bloc électoral patriotique prorusse obtient de son côté 24,26 % des voix.
Avec 55 sièges sur 101, le PAS est assuré de conserver la majorité absolue au Parlement.
L'un des leaders de l'opposition prorusse, l'ancien président Igor Dodon, a appelé ses partisans à participer à un rassemblement pacifique devant le Parlement moldave, lundi midi, "pour défendre le vote des citoyens". Il avait revendiqué la victoire avant la fin du vote dimanche soir.
Après avoir déposé son bulletin de vote dimanche, Maia Sandu a réitéré les d'ingérence russe massive, déclarant qu'elle avait voté "pour maintenir la paix" et insistant sur le fait que l'avenir de son pays se trouvait au sein de l'Union européenne.
L'importante diaspora moldave, très pro-européenne, a sans doute joué un rôle décisif dans le résultat final.
Lors du second tour de l'élection présidentielle de l'année dernière, qui était également considéré comme un choix entre l'Est et l'Ouest, un nombre record de 327 000 électeurs ont voté à l'étranger, et plus de 82 % d'entre eux se sont prononcés en faveur de Maia Sandu.
Alerte à la bombe
Signe de la tension qui a régné autour du scrutin, les Moldaves ont été confrontés à de multiples allégations d'irrégularités au moment de voter.
Le ministère moldave des Affaires étrangères a déclaré que des alertes à la bombe avaient visé des bureaux de vote en Roumanie, en Espagne, en Italie et aux États-Unis.
La police a arrêté trois personnes soupçonnées d'appartenir aux services de sécurité de la Transnistrie, région séparatiste prorusse de la Moldavie, qui auraient planifié de provoquer des "déstabilisations et des désordres de masse".
"Il s'agit de dirigeants présumés responsables de la coordination, de la surveillance et de l'approvisionnement logistique des groupes", a déclaré la police, ajoutant qu'elle avait trouvé des engins pyrotechniques et des matériaux inflammables que les suspects avaient l'intention d'utiliser pour semer la panique et le chaos.
Maia Sandu a déclaré dans une adresse Facebook, alors que le vote était en cours, que les autorités avaient également reçu de nombreux rapports faisant état d'électeurs transportés illégalement vers des bureaux de vote à l'étranger, "manifestement en échange d'argent", et de cas de bulletins de vote vierges retirés des bureaux de vote afin d'être réintroduits plus tard "déjà tamponnés".
Igor Grosu, chef du Parti de l'action et de la solidarité, a déclaré après la fermeture des bureaux de vote que "les tentatives de la Russie pour détourner le processus électoral ont été énormes" et que les institutions de l'État se sont efforcées de garantir la sécurité et l'intégrité du scrutin.
La Russie a nié à plusieurs reprises toute ingérence en Moldavie, qualifiant les accusations de "non fondées".
La semaine dernière, le Premier ministre moldave Dorin Recean a accusé la Russie de dépenser des millions pour "prendre le pouvoir" lors des élections par le biais de programmes d'achat de votes à grande échelle et de milliers de cyber-attaques contre des infrastructures gouvernementales essentielles.
Quelques jours avant le début du scrutin, la police a effectué des centaines de descentes, arrêtant des dizaines de personnes prétendument entraînées en Serbie et projetant de provoquer des "émeutes de masse" et de déstabiliser le pays.
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