Géorgie : des manifestants ont tenté de prendre d'assaut le palais présidentiel à Tbilissi

Une forte présence policière a été maintenue dans la capitale géorgienne, Tbilissi, ce dimanche, après une nuit d'intenses affrontements entre la police et les manifestants.
Samedi, la police a fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène pour repousser la foule qui tentait de faire irruption dans le palais présidentiel, alors que le pays organisait des élections municipales boycottées par les principaux partis d'opposition.
Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Tbilissi pour protester contre les politiques répressives du parti au pouvoir, "Rêve géorgien", qui, selon les opposants, tente de détourner la Géorgie de son adhésion à l'Union européenne.
Le rassemblement s'est déroulé pacifiquement jusqu'à ce qu'une partie des participants se dirige vers le palais présidentiel. Des affrontements avec les forces de l'ordre ont alors éclaté après que les manifestants ont pénétré dans la cour du palais.
L'ancienne présidente géorgienne pro-UE, Salomé Zourabichvili, a qualifié les émeutes à Tbilissi de "provocation". "Cette parodie de prise du palais présidentiel ne peut être mise en scène par le régime que dans le but de discréditer les 310 jours de protestation pacifique du peuple géorgien", a-t-elle écrit sur X.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'arrestation de cinq membres du comité d'organisation, dont le chanteur d'opéra et militant civique Paata Burchuladze.
Le ministère de la Santé fait état de 27 blessés : 6 manifestants et 21 membres des forces de sécurité.
"La tentative de coup d'État a échoué", s'est félicité le Premier ministre Irakli Kobakhidze.
Dans un contexte de boycott de la part de l'opposition, le "Rêve géorgien" a remporté une victoire écrasante aux municipales. Selon les données de la commission électorale, plus de 80 % des électeurs ont voté pour ses candidats.
En Géorgie, les manifestations durent depuis plus de 300 jours. Elles ont commencé après les élections législatives d'octobre 2024, qui ont vu le "Rêve Géorgien", jugé prorusse, l'emporter et se maintenir au pouvoir.
L'opposition pro-occidentale n'a pas reconnu les résultats du scrutin, accusant les autorités de fraudes, et a refusé de siéger au parlement.
Tbilissi a interrompu les négociations sur l'adhésion à l'UE en raison de ce qu'il a qualifié de "chantage et de manipulation" de la part de Bruxelles. Cette décision a déclenché des vagues de protestations qui ont donné lieu à des arrestations massives et à des violences policières.
Le Premier ministre Irakli Kobakhidze maintient que le chemin de la Géorgie vers l'adhésion à l'UE "reste stable et irréversible" et que la balle est dans le camp des Européens.
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