"Les conditions n'étaient pas remplies pour gouverner". Abandonné par LR, Lecornu démissionne

Un gouvernement mort-né. Si la gauche a fait planer la menace de la censure à l'annonce de la liste des ministres, c'est le patron de la droite, Bruno Retailleau, lui-même reconduit à l'Intérieur, qui a fait imploser le gouvernement.
Face à la multiplication des critiques après la présentation d'une partie de son équipe la veille, Sébastien Lecornu a présenté sa démission ce lundi matin à Emmanuel Macron, qui l’a acceptée.
"Préférer son pays à son parti"
Cette implosion quasi instantanée survient après le tweet choc de Bruno Retailleau, tout juste reconduit à son poste de ministre de l'Intérieur. Le chef de file des Républicains avait vivement critiqué la composition du nouveau cabinet qui, selon lui, "ne reflète pas la rupture promise".
En cause, selon plusieurs sources : le retour surprise aux Armées de Bruno Le Maire, symbole pour la droite du dérapage budgétaire des dernières années de gouvernements macronistes ; ou encore la large part réservée à Renaissance dans la répartition du gouvernement - avec 10 ministres, contre 4 à LR.
Dans son discours de démission à l'Hôtel de Matignon, Lecornu a assuré qu'il était "prêt à des compromis" et a déploré le "réveil de certains appétits partisans" au sein du feu "socle commun", "non sans lien avec la future présidentielle".
Une chute dont compte bien profiter l'opposition. Le chef de la France Insoumise Jean Luc Mélenchon réclame l'examen immédiat de la motion de destitution du Président Emmanuel Macron. Même son de cloche au Rassemblement national, qui appelle à un "retour aux urnes des Français".
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