Gaza : l'armée israélienne annonce que le cessez-le-feu est entré en vigueur à 11 heures

Sur le terrain, le calme commence peu à peu à s’installer, même si la situation reste fragile. Des témoins rapportent que les bombardements de la matinée ont défintivement cessé.

Un peu plus tôt, un responsable de la défense civile de Gaza avait annoncé un début de retrait des forces israéliennes dans certaines zones de la ville de Gaza, dans le nord de l'enclave. Dans le sud, à Khan Younès, des véhicules israéliens se sont également retirés.

Alors que les armes se sont tues dans l'enclave palestinienne, l’Association de la presse étrangère à Jérusalem a demandé au gouvernement israélien d'autoriser les journalistes internationaux à y entrer, affirmant qu'il n'existe désormais plus "d'excuse".

De son côté, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) exige l’ouverture de tous les points de passage de l’aide alimentaire dans le territoire, dénonçant une "situation critique" et mettant en garde contre "une augmentation massive de la mortalité infantile".

L’accord met fin, au moins temporairement, à des mois d’affrontements meurtriers entre Israël et le Hamas qui ont tué plus de 67 000 Palestiniens, selon le Hamas, réduit une grande partie de l'enclave à néant, provoqué la famine dans certaines parties du territoire et laissé des dizaines d'otages, vivants ou morts, dans la bande de Gaza.

Plan de paix de Donald Trump

Le cabinet israélien a approuvé tôt vendredi le plan du président américain Donald Trump pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération des derniers otages détenus par le Hamas, après qu'un accord a été négocié jeudi dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh.

Un bref communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué que le cabinet avait approuvé les "grandes lignes" d'un accord sur la libération des otages, sans mentionner d'autres aspects du plan qui sont plus controversés.

Un porte-parole du gouvernement israélien a précisé qu'après la période initiale de retrait, une période de 72 heures sera lancée, au cours de laquelle tous les otages israéliens restants seront progressivement libérés.

Le plan de cessez-le-feu plus large comporte de nombreuses questions sans réponse, comme celle de savoir si et comment le Hamas désarmera et qui gouvernera la bande de Gaza. Mais les deux parties semblent plus proches qu'elles ne l'ont jamais été depuis des mois, de mettre fin à une guerre

Dans les heures qui ont précédé le vote du cabinet israélien, les frappes sur Gaza se sont poursuivies. De fortes explosions ont été observées jeudi dans le nord de la bande de Gaza. Selon la défense civile palestinienne, une frappe sur un immeuble de la ville de Gaza a tué au moins deux personnes et en a laissé plus de 40 coincées sous les décombres.

Les engagements d'Israël

Khalil al-Hayya, haut responsable du Hamas et principal négociateur, a exposé les éléments essentiels de l'accord de cessez-le-feu : libération par Israël d'environ 2 000 prisonniers palestiniens, ouverture du point de passage frontalier de Rafah avec l'Égypte, autorisation de l'acheminement de l'aide et retrait de la bande de Gaza.

Khalil Al-Hayya a également indiqué que toutes les femmes et tous les enfants détenus dans les prisons israéliennes seraient libérés. Il a également déclaré que l'administration Trump et les médiateurs - le Qatar, l'Égypte et la Turquie - avaient assuré au groupe que la guerre était terminée et que le Hamas et les autres factions palestiniennes allaient désormais se concentrer sur l'autodétermination et la création d'un État palestinien.

"Nous déclarons aujourd'hui que nous sommes parvenus à un accord pour mettre fin à la guerre et à l'agression contre notre peuple", a-t-il déclaré dans un discours télévisé prononcé jeudi soir.

Afin de soutenir et de surveiller l'accord de cessez-le-feu, des responsables américains, s'exprimant sous couvert d'anonymat, ont déclaré qu'ils enverraient environ 200 soldats en Israël dans le cadre d'une équipe internationale plus large.

Ils ont indiqué que le Commandement central américain allait établir un "centre de coordination civilo-militaire" en Israël, qui facilitera l'acheminement de l'aide humanitaire et de l'assistance logistique et sécuritaire dans ce territoire ravagé par deux années de guerre.

Un responsable a également déclaré que l'armée américaine aiderait à surveiller la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu et la transition vers un gouvernement civil à Gaza, offrant ainsi les premiers détails sur une litanie de questions entourant le plan de paix en 20 points de Trump.

Ils ont également indiqué que des membres des forces armées de l'Égypte, du Qatar, de la Turquie et des Émirats arabes unis devraient être intégrés à l'équipe de soldats américains. Les militaires américains intégreront la force multinationale et assureront la coordination avec les forces de défense israéliennes.

Il n'a pas commenté les détails de l'action des troupes de chaque pays, mais a déclaré que les militaires américains qui seront déployés possèdent une expertise en matière de transport, de planification, de sécurité, de logistique et d'ingénierie.