Lecornu II : les ministres LR exclus du parti, les motions de censure RN et LFI déposées

Les couperets des partis n'ont pas tardé à tomber - plus ou moins comme attendu - plus ou moins immédiatement après l'annonce, pas tellement surprise non plus, du gouvernement Lecornu 2 tard dimanche soir, le nouvel-ancien Premier ministre devant rapidement choisir qui asseoir à la table du Conseil des ministres pour la présentation du projet de budget 2026.
Également, Emmanuel Macron souhaitait qu'un gouvernement soit nommé avant son départ en Egypte pour soutenir le plan de paix entre Israël et Gaza ce lundi 13 octobre, a indiqué l'entourage du chef de l'État à BFMTV.
Dans un mélange de profils techniques et politiques, le gouvernement se compose de 8 membres de la société civile et de 26 politiques.
Les ministres LR en font les frais
Les six ministres issus de la droite ont été aussitôt exclus du parti Les Républicains, Bruno Retailleau ayant donné pour consigne de ne pas participer au gouvernement.
"Les membres LR qui ont accepté d'entrer au gouvernement ne peuvent plus se réclamer des Républicains", affirme le parti, précisant que ses instances dirigeantes se réuniront "dans les tous prochains jours pour statuer de manière définitive".
Les six ministres LR sont Annie Genevard (Agriculture), Rachida Dati (Culture), Vincent Jeanbrun (Logement), Philippe Tabarot (Transports), Sébastien Martin (Industrie) et Nicolas Forissier (Francophonie).
Lors d'une réunion du bureau politique, Les Républicains ont décidé samedi à une large majorité de ne pas entrer au gouvernement de Sébastien Lecornu, suivant la ligne défendue par le président du parti, Bruno Retailleau, ex-ministre de l'Intérieur.
LFI : "Ne déballez pas trop vite vos cartons"
Les deux formations extrêmes, de gauche (LFI) et de droite (le RN) ont promis de censurer le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu avant même d'en connaître la composition, dès l'annonce de reconduction à Matignon du "moine-soldat" par Emmanuel Macron, vendredi soir.
N'en dérogeant pas à ces promesses, la cheffe de file du Rassemblement national Marine Le Pen a annoncé le dépôt dès lundi d’une motion de censure contre le gouvernement Lecornu 2 dévoilé dimanche soir par l’Élysée. « Le président de la République doit annoncer au plus vite la dissolution de l’Assemblée nationale », a-t-elle ajouté, assurant que des élections anticipées conduiraient à une victoire de son parti.
Même son de cloche chez la France Insoumise. Qualifiant le nouveau gouvernement Lecornu de "comédie", le "héraut" de l'extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon voit quand même "le cœur du problème" et le responsable de la crise politique actuelle en Emmanuel Macron, en appelant à sa destitution.
La présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a annoncé sur X avoir "déposé la motion de censure qui fera tomber" le gouvernement, l'expression d'une "Macronie de plus en plus isolée et rabougrie". "Ne déballez pas trop vite vos cartons, la censure arrive", a ainsi écrit la cheffe du groupe insoumis à l'Assemblée.
Sobriété et rapidité
Les services du Premier ministre Sébastien Lecornu ont demandé aux ministres nommés dimanche soir des passations de pouvoir marquées par la "sobriété", sans presse et sans invités, croit savoir franceinfo. Les cérémonies auront lieu aussi "en intérieur", a demandé Matignon. Les nouveaux ministres doivent ensuite se réunir autour de Sébastien Lecornu à 14h30.
Un premier Conseil des ministres doit se tenir mardi à 10 heures, au retour du président Emmanuel Macron d'un déplacement en Egypte. Le gouvernement espère y présenter un projet de budget afin qu'il puisse être transmis dans la journée au Parlement.
Le Premier ministre doit ensuite prononcer mardi "après-midi vers 15 heures" sa déclaration de politique générale, a annoncé sur RTL la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.
En déplacement en Égypte et alors que "la France est regardée", le président de la République lance un message de "stabilité" aux forces politiques françaises. Emmanuel Macron a fustigé "ceux qui ont nourri la division et la spéculation (et qui) n'ont pas été au niveau du moment que vit la France".
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