Kharkiv : des enfants évacués après qu'une frappe russe a touché une école maternelle

Une école maternelle de Kharkiv, la deuxième plus grande ville ukrainienne, a été la cible d'une attaque de drone, vers 9 h (10 h, heure française) mercredi 22 octobre, alors que 48 enfants se trouvaient à l'intérieur, selon les autorités. Tous ont pu être évacués sains et saufs, mais nombre d'entre eux se trouvaient en état de choc, a indiqué le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Cependant, l'impact a causé la mort d'un employé des services municipaux qui nettoyait la rue, a annoncé le maire de la ville, Igor Terekhov, qui a précisé qu'au moins six personnes avaient également été blessées.

Selon l'édile, les premiers éléments de l'enquête indiquent que la Russie a utilisé des drones Shahed, de fabrication iranienne.

"Rien ne justifie une attaque de drone sur une école maternelle, et rien ne le justifiera jamais. Il est clair que la Russie devient de plus en plus effrontée. Ces frappes sont une gifle de la Russie à tous ceux qui insistent sur une solution pacifique", a déclaré Volodymyr Zelensky. "Les bandits et les terroristes ne peuvent être remis à leur place que par la force", a-t-il également assuré.

Une nuit de bombardements

Cette attaque intervient au terme d'une nuit durant laquelle des vagues répétées de missiles et de drones ont été lancés sur au moins huit villes, dont la capitale, Kyiv, Zaporijjia ou la ville portuaire d'Izmail, au sud. Au moins six personnes, dont une femme et ses deux filles de 6 mois et 12 ans, sont mortes.

Les autorités ont indiqué que 25 autres personnes, dont cinq enfants, ont été blessées dans cette nouvelle offensive à grande échelle. Plusieurs coupures de courant ont été recensées après cette attaque qui visait principalement, selon Volodymyr Zelensky, les infrastructures énergétiques, Moscou tentant d'affaiblir le réseau électrique avant l'arrivée de l'hiver. Mais de nombreux bâtiments résidentiels ont été touchés et plusieurs incendies se sont déclenchés.

L'armée de l'air ukrainienne a indiqué que la Russie avait lancé 405 drones et 28 missiles pour cette seule nuit, principalement contre Kyiv.

L'offensive, qui a commencé dans la nuit, s’est prolongée jusqu’à mercredi matin. Dans la capitale, les habitants se sont dits choqués. "Nous avons entendu une forte explosion, puis les vitres ont commencé à se briser, et tout a été englouti dans une explosion. Du feu, des braises partout", a raconté Olena Biriukova, une habitante de 58 ans vivant dans un immeuble.

"C’était très effrayant pour les enfants", a-t-elle ajouté. "Je n’aurais jamais pensé que cela pourrait arriver dans notre quartier."

Des efforts sans effet

La veille, Donald Trump a annoncé qu'il retarderait sa rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine. Le président américain a déclaré qu'il ne voulait pas que ce nouveau tête à tête soit une "perte de temps", alors que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a clairement indiqué que Moscou s'opposait à un cessez-le-feu immédiat.

Les efforts du milliardaire, qui se rêvait prix Nobel de la Paix, pour mettre fin à la guerre, déclenchée par l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie il y a plus de trois ans, peinent à progresser. Il a exprimé à plusieurs reprises sa frustration face au refus du président russe Vladimir Poutine de faire des concessions pour parvenir à un accord, malgré l’offre de cessez-le-feu et de pourparlers directs de l’Ukraine.

Les dirigeants européens ont accusé Vladimir Poutine de faire traîner les discussions, alors que son homologue ukrainien a déclaré, ce mercredi, que la proposition de Donald Trump de geler le conflit aux lignes de front actuelles était "un bon compromis".

Volodymyr Zelensky a également exhorté l’Union européenne, les États-Unis et le G7 à accentuer la pression sur la Russie en imposant de nouvelles sanctions et en renforçant les capacités de frappes à longue portée de Kyiv.