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Zelensky : "Les sanctions sont l'un des coups les plus douloureux pour Poutine"

World • Oct 25, 2025, 6:20 AM
16 min de lecture
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté les États-Unis à étendre les sanctions à l'ensemble du secteur pétrolier russe et a demandé des missiles à longue portée pour riposter aux attaques russes.

Zelensky était à Londres pour s'entretenir avec plus d'une vingtaine de dirigeants européens qui se sont engagés à soutenir militairement son pays afin de le protéger contre toute nouvelle agression russe si un cessez-le-feu mettait fin à cette guerre qui dure depuis plus de trois ans.

La réunion organisée par le Premier ministre britannique Keir Starmer était destinée à intensifier la pression sur le président russe Vladimir Poutine, donnant ainsi un nouvel élan aux mesures récentes qui comprennent une nouvelle série de sanctions de l'Union européenne et des États-Unis visant les recettes vitales de la Russie provenant des exportations de pétrole et de gaz.

Mette Frederiksen, Volodymyr Zelenskyy, Keir Starmer, Mark Rutte et Dick Schoof s'adressent aux médias à Londres, le 24 octobre 2025.
Mette Frederiksen, Volodymyr Zelenskyy, Keir Starmer, Mark Rutte et Dick Schoof s'adressent aux médias à Londres, le 24 octobre 2025. AP Photo

Les discussions ont également porté sur les moyens de protéger le réseau électrique ukrainien contre les attaques quasi quotidiennes de drones et de missiles russes à l'approche de l'hiver, sur le renforcement des défenses aériennes ukrainiennes et sur la fourniture à Kyiv de missiles à plus longue portée capables de frapper très en profondeur le territoire russe.

Zelensky a exhorté les États-Unis à envoyer des missiles Tomahawk, une idée que le président américain Donald Trump avait envisagée, mais qu'il a jusqu'à présent refusé de mettre en œuvre.

Le dirigeant ukrainien a déclaré que la décision prise cette semaine par Trump d'imposer des sanctions pétrolières était "un grand pas en avant" et a ajouté : "Nous devons exercer des pressions non seulement sur Rosneft et Lukoil, mais sur toutes les compagnies pétrolières russes".

"En outre, nous menons notre propre campagne de pression avec des drones et des missiles ciblant spécifiquement le secteur pétrolier russe", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au ministère des Affaires étrangères à Londres.

La pression exercée sur le pétrole russe est un moyen de mettre fin à la guerre, j'en suis convaincu. Et toutes les compagnies pétrolières russes – y compris Rosneft, Lukoil, Surgutneftegas, la compagnie pétrolière de Poutine, et d'autres – doivent être paralysées.
Volodymyr Zelensky
Président ukrainien

Jusqu'à présent, Poutine a ignoré les tentatives visant à le pousser à négocier un accord de paix avec Zelensky et a soutenu que les "causes profondes" de l'invasion à grande échelle de son voisin étaient justifiées.

La Russie s'est également montrée habile à trouver des échappatoires aux sanctions occidentales.

Le refus du dirigeant russe d'entamer de véritables pourparlers de paix avec Kyiv a exaspéré les Occidentaux.

"Il [Poutine] a une nouvelle fois rejeté toute possibilité de négociations, préférant formuler des exigences absurdes concernant des territoires ukrainiens qu'il ne pouvait pas et n'a pas réussi à conquérir par la force", a déclaré Keir Starmer lors d'une conférence de presse aux côtés de Volodymyr Zelensky et de plusieurs autres dirigeants européens.

"Bien sûr, cela n'a absolument aucune chance d'aboutir", a ajouté le chef du gouvernement britannique.

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a déclaré que les objectifs de Poutine restaient inchangés, mais qu'il était "à court d'argent, de troupes et d'idées".

Pour le Premier ministre britannique, Vladimir Poutine est la "seule personne" qui ne veut pas mettre fin à la guerre en Ukraine.
Pour le Premier ministre britannique, Vladimir Poutine est la "seule personne" qui ne veut pas mettre fin à la guerre en Ukraine. AP Photo

La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, et son homologue néerlandais, Dick Schoof, ont également assisté en personne à la réunion de vendredi de la "Coalition des volontaires". Une vingtaine d'autres dirigeants se sont joints à eux par visioconférence.

Zelensky est arrivé à Londres après un passage à Bruxelles. Jeudi, les dirigeants de l'UE se sont gardés de prendre une décision concernant l'utilisation des avoirs gelés de la Russie pour financer la défense de l'Ukraine, malgré l'appel lancé par le président ukrainien en faveur d'une action rapide pour faire payer Moscou pour sa guerre.

Construire une "force de réassurance"

Les alliés occidentaux de l'Ukraine doivent résoudre certaines questions importantes concernant le rôle qu'ils joueront à l'avenir. Parmi les incertitudes figurent la manière dont ils peuvent aider à financer l'Ukraine ravagée par la guerre, les garanties de sécurité qu'ils pourraient offrir après l'arrêt des combats et la nature des engagements de Washington concernant les futurs accords de sécurité.

Les détails concernant la future "force de réassurance" potentielle sont vagues et la réunion de Londres visait à développer davantage cette idée, même si tout accord de paix semble pour l'instant n'être qu'une perspective lointaine.

La "coalition des volontaires" réunit 26 pays essentiellement européens.
La "coalition des volontaires" réunit 26 pays essentiellement européens. AP Photo

Selon des responsables, cette force devrait être composée de moyens aériens et navals plutôt que de troupes occidentales déployées en Ukraine.

Le ministre britannique de la Défense, John Healey, a déclaré qu'il s'agirait d'"une force chargée d'assurer la sécurité des airs et des mers, et d'aider à former les forces ukrainiennes à défendre leur nation".

Le conflit ne montre aucun signe d'apaisement, alors qu'une guerre d'usure sur le front fait des milliers de victimes dans les deux camps et que les barrages de drones et de missiles causent des dégâts dans les zones arrière.

La Russie affirme avoir capturé des villages ukrainiens

Le ministère russe de la Défense a affirmé vendredi que ses forces avaient capturé dix villages ukrainiens au cours de la semaine écoulée.

Ce grignotage territorial s'inscrit dans le cadre de l'effort lent mais constant de la Russie visant à encercler les derniers bastions ukrainiens dans la région de Donetsk, tant au nord qu'au sud, et à créer des têtes de pont pour poursuivre son avancée vers l'ouest, dans la région de Dnipropetrovsk.

Le ministère de la Défense a également déclaré que ses forces avaient abattu 111 drones ukrainiens au-dessus de plusieurs régions pendant la nuit, dont les débris ont causé des dommages aux habitations et aux infrastructures.

Une femme photographie les dégâts subis par un salon de coiffure à la suite d'une attaque russe à Kyiv, le 23 octobre 2025.
Une femme photographie les dégâts subis par un salon de coiffure à la suite d'une attaque russe à Kyiv, le 23 octobre 2025. AP Photo

Un drone a frappé un immeuble résidentiel à Krasnogorsk, dans la banlieue nord-ouest de la capitale russe, blessant cinq personnes, dont un enfant, selon Andreï Vorobiov, gouverneur de la région de Moscou.

Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a indiqué que les défenses aériennes avaient abattu trois drones qui se dirigeaient vers la ville, ce qui a contraint deux aéroports moscovites à suspendre leurs vols.

Par ailleurs, les autorités ukrainiennes ont déclaré que l'artillerie russe avait frappé vendredi un immeuble résidentiel dans la ville de Kherson, dans le sud-est du pays, tuant deux personnes et en blessant 22 autres, dont un adolescent de 16 ans.

Des avions russes ont également largué au moins cinq bombes planantes puissantes sur la ville de Kharkiv, dans le nord-est du pays, blessant six personnes et endommageant des habitations, selon le maire, Ihor Terekhov.

Vue de l'appartement situé dans l'immeuble de plusieurs étages endommagé par un drone ukrainien à Krasnogorsk, le 24 octobre 2025.
Vue de l'appartement situé dans l'immeuble de plusieurs étages endommagé par un drone ukrainien à Krasnogorsk, le 24 octobre 2025. AP Photo

Pour la première fois, la Russie a tiré vendredi des bombes planantes sur la région d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, selon Oleh Kiper, chef de l'administration régionale, qui a qualifié cela de "nouvelle menace grave" pour ses administrés.

Les bombes planantes sont nettement moins chères que les missiles et transportent une charge utile plus lourde.

La compagnie ferroviaire ukrainienne, Ukrzaliznytsia, a annoncé des retards de trains et des changements d'itinéraires dans trois régions en raison de "tirs d'obus massifs" qui ont endommagé les infrastructures, ciblées par les forces russes ces derniers mois.