Effondrement de la Torre dei Conti : un ouvrier meurt après plus de 11 heures sous les décombres

Un ouvrier roumain est mort après avoir été coincé pendant des heures sous les décombres d'une tour médiévale proche du Colisée, dans le centre de Rome, ont annoncé les autorités mardi.

Une partie de la Torre dei Conti s'est effondrée lundi matin lors de travaux de rénovation, avant qu'un second effondrement ne survienne environ deux heures plus tard durant les opérations de sauvetage.

Près de 12 heures sous les gravats

Octav Stroici, 66 ans, a été dégagé des décombres par les pompiers lundi soir - presque 12 heures après le premier effondrement - et immédiatement transporté à l'hôpital.

Mais l'ouvrier a fait un arrêt cardiaque alors qu'il se trouvait dans l'ambulance et il a été déclaré mort à son arrivée à l'hôpital Umberto I, aux premières heures de la matinée de mardi.

"Malgré les efforts soutenus des équipes médicales de Rome, Octav Stroici, qui était resté coincé sous les décombres d'un bâtiment historique en cours de restauration, est malheureusement décédé", a déclaré le ministère roumain des Affaires étrangères dans un communiqué.

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a présenté ses condoléances.

"J'exprime ma profonde tristesse et mes condoléances, en mon nom et au nom du gouvernement, pour la perte tragique d'Octav Stroici, l'ouvrier qui a été tué dans l'effondrement de la Torre dei Conti à Rome", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

"Nous sommes proches de sa famille et de ses collègues en ce moment de souffrance indicible".

Une opération de sauvetage particulièrement délicate

Suite au premier effondrement, les sauveteurs ont essayé d'utiliser une fenêtre du premier étage de la tour pour atteindre Octav Stroici. Mais ils ont été contraints de battre en retraite dans un nuage de débris après un second effondrement survenu 90 minutes plus tard.

À l'approche du crépuscule, les pompiers se sont hissés sur une grue et ont utilisé d'énormes tubes pour aspirer les décombres de la fenêtre du deuxième étage. Ils ont poursuivi leur travail jusqu'à tard dans la nuit.

"L'opération a duré longtemps car chaque fois qu'une partie du corps était dégagée, d'autres gravats la recouvraient", a expliqué Lamberto Giannini, préfet de Rome.

Trois autres ouvriers ont été sauvés sains et saufs après l'effondrement partiel de la tour lundi, selon les pompiers. Un autre ouvrier, âgé de 64 ans, a été hospitalisé dans un état critique. La chaîne publique RAI a indiqué qu'il avait le nez cassé mais qu'il était conscient.

Aucun pompier n'a été blessé au cours de l'opération de sauvetage.

Un projet de restauration de plusieurs millions d'euros

La Torre dei Conti a été construite au XIIIe siècle par le pape Innocent III pour servir de résidence à sa famille. La tour a été endommagée lors d'un tremblement de terre en 1349 et a subi d'autres effondrements au XVIIe siècle.

L'édifice, fermé depuis 2007, fait l'objet d'un projet de restauration de 7 millions d'euros qui comprend des travaux de conservation, l'installation de systèmes électriques, d'éclairage et d'eau, ainsi qu'une nouvelle installation muséale.

Avant la dernière phase en juin, des études structurelles et des tests de charge ont été effectués "pour vérifier la stabilité de la structure, ce qui a confirmé les conditions de sécurité nécessaires" pour poursuivre les travaux, y compris le désamiantage, selon les responsables.

Les travaux actuels - dont le coût s'élève à environ 400 000 € - étaient presque terminés avant l'effondrement partiel de lundi.

Le premier effondrement a touché le contrefort central du côté sud de la structure et a provoqué la chute d'une base inclinée sous-jacente. Le second a endommagé une partie de la cage d'escalier et du toit.

Les procureurs italiens sont arrivés sur les lieux alors que l'opération de sauvetage était en cours, et ont lancé une enquête sur d'éventuelles accusations de catastrophe et de blessures par négligence, ont rapporté les médias locaux.

En Italie, il est courant que les enquêtes débutent alors qu'un événement est toujours en cours et avant que les suspects éventuels ne soient identifiés. Les procureurs ont demandé une expertise de l'état d'avancement des travaux de construction et de la procédure d'attribution des contrats.