Après 36 jours, le "shutdown" en cours devient la plus longue paralysie budgétaire de l'histoire des États-Unis

Jamais un shutdown n'avait duré si longtemps outre-Atlantique. Les Etats-Unis sont entrés dans leur 36e jour de paralysie budgétaire ce mercredi. Une durée inédite, le précédent record, 35 jours, avait eu lieu en 2019, lors du premier mandat de Donald Trump.

L'administration fédérale fonctionne au ralenti. De nombreux programmes fédéraux ont été supprimés, des vols perturbés, et des milliers de fonctionnaires attendent de toucher leur salaire. L'aide alimentaire, dont bénéficient 42 millions d'Américains, les fonds destinés à la garde d'enfants et d'innombrables autres services publics ont été interrompus. Les bénéficiaires de ces aides "doivent comprendre qu'il faudra du temps pour recevoir cet argent, parce que les démocrates ont mis l'administration dans une position intenable", a dénoncé la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.

Les élus républicains et démocrates sont incapables de s'entendre pour adopter un nouveau budget. Au Congrès, les positions des deux camps ne bougent pas : les républicains proposent une prolongation du budget actuel, avec les mêmes niveaux de dépenses, et les démocrates réclament une prolongation de subventions pour des programmes d'assurance santé à destination de ménages à bas revenus. Un blocage soutenu par le Président américain Donald Trump : celui-ci a déclaré qu'il refusait de négocier avec les démocrates tant qu'ils n'auront pas accepté de rouvrir le gouvernement et de soutenir le budget proposé par son administration.

Pour le président américain, sortir de cette crise devient une urgence alors que la campagne des élections de mi-mandat va rapidement s'enclencher. Son camp politique est déjà pénalisé par les effets néfastes du "shutdown", comme en témoignent les larges victoires des démocrates lors d'élections locales mercredi.

La Virginie, avec Abigail Spanberger, et le New Jersey, avec Mikie Sherrill, ont notamment des candidates démocrates gouverneures, tandis que New York a choisi le progressiste Zohran Mamdani pour maire. Les Californiens ont, eux, approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale, en réponse à un mouvement similaire des républicains au Texas. Autant de scrutins servant de baromètre pour les neuf premiers mois du second mandat de Donald Trump. "Trump n'était pas sur les bulletins de vote, et la paralysie budgétaire sont les deux raisons pour lesquelles les républicains ont perdu les élections ce soir, selon les sondeurs", a affirmé le président républicain sur sa plateforme Truth Social.