Au moins 22 personnes tuées dans des frappes au Liban et à Gaza, et le cessez-le-feu au point mort
Une frappe israélienne a détruit une maison dans le nord du Liban lundi, tuant au moins huit personnes et en blessant 14 autres, selon le ministère libanais de la Santé.
L'armée israélienne n'a pas encore commenté le bombardement, qui a touché le village d'Ain Yaaqoub, dans le nord de la région du Akkar, où vivent des communautés grecques orthodoxes et musulmanes sunnites, loin des principales zones d'influence du groupe militant Hezbollah dans le sud et l'est du pays.
La première frappe israélienne dans la région du Akkar, le 2 novembre, avait visé un pont près d'un poste de contrôle de l'armée libanaise, coupant ainsi une route importante menant à la Syrie.
Lundi, une autre frappe israélienne a touché un immeuble résidentiel dans le sud du Liban, faisant sept morts et sept blessés, selon le ministère libanais de la Santé. L'armée israélienne affirme que 190 roquettes ont été tirées depuis le Liban lundi, et les services de secours indiquent qu'au moins cinq personnes ont été blessées.
Israël Katz rejette le cessez-le-feu au Liban
Lundi, les pourparlers sur un cessez-le-feu au Liban semblaient en bonne voie, le principal conseiller stratégique du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ayant rencontré des responsables américains à Washington.
Selon des responsables américains, le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, a rencontré le secrétaire d'État Antony Blinken et les conseillers principaux de la Maison Blanche, Amos Hochstein et Brett McGurk.
Ron Dermer devrait également rencontrer des représentants du président américain élu Donald Trump au cours de son séjour aux États-Unis.
Plus tôt dans la journée de lundi, le nouveau ministre israélien des Affaires étrangères a évoqué "certains progrès" dans les efforts de cessez-le-feu avec le Hezbollah au Liban.
Selon un responsable israélien, Ron Dermer se serait en effet rendu en Russie pour demander à Moscou de veiller à ce que l'Iran ne fasse plus passer d'armes au Hezbollah par la Syrie, alliée de la Russie.
Toutefois, le nouveau ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a coupé court aux négociations dans un message publié sur X mardi, affirmant que les forces de défense israéliennes "continueront à frapper le Hezbollah avec toute la force nécessaire jusqu'à ce que les objectifs de la guerre soient atteints".
"Il n'y aura pas de cessez-le-feu au Liban et il n'y aura pas de trêve", ajoute-t-il.
14 morts dans des frappes israéliennes à Gaza
Par ailleurs, des responsables médicaux palestiniens affirment que deux frappes israéliennes à Gaza ont tué au moins 14 personnes, dont deux enfants, la plupart dans une zone humanitaire déclarée par Israël.
L'une des frappes a touché lundi une cafétéria dans la zone humanitaire de Muwasi, à l'ouest de la ville de Khan Younès, tuant au moins 11 personnes, dont deux enfants, selon des responsables de l'hôpital Nasser, où les victimes ont été emmenées.
L'autre bombardement a touché tôt mardi une maison dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, tuant trois personnes, selon l'hôpital al-Awda, qui a reçu les victimes. La frappe a également blessé 11 autres personnes.
Josep Borrell condamne l'annexion illégale de la Cisjordanie
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré dans un discours lundi qu'il ferait pression pour qu'Israël annexe des parties de la Cisjordanie occupée après l'entrée en fonction du président américain élu Donald Trump en janvier prochain.
Bezalel Smotrich a utilisé les termes bibliques pour désigner la Cisjordanie, déclarant : "2025 sera l'année de la souveraineté [israélienne] en Judée et en Samarie".
Israël s'est emparé de la Cisjordanie lors de la guerre israélo-arabe de 1967 et y a construit de nombreuses colonies pour asseoir son contrôle sur la région. Mais il n'a jamais annexé ce territoire, où vivent trois millions de Palestiniens soumis à un régime militaire.
Le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, a condamné "sans équivoque" le discours de Bezalel Smotrich dans un message publié sur X, affirmant qu'il représentait une étape vers l'annexation illégale des territoires occupés par Israël.
La communauté internationale considère à une écrasante majorité que les colonies en Palestine, où vivent quelque 500 000 Israéliens, sont illégales et constituent des obstacles à la paix au Moyen-Orient.
Bezalel Smotrich, ainsi que certains dirigeants de colonies israéliennes, comptent cependant sur Donald Trump pour reprendre les positions favorables aux colonies qu'il avait adoptées lors de son premier mandat présidentiel.
Le milliardaire américain avait en effet déclaré que les colonies ne violaient pas le droit international et le secrétaire d'État de Donald Trump, Mike Pompeo, avait alors effectué une visite sans précédent dans une colonie israélienne.
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