L'ONU met en garde contre une "grave famine" dans la bande de Gaza
C'est probablement le seul repas que Yasmin Eid cuisinera pour sa famille de toute la journée. Avec son mari et ses 4 filles, cette Gazaouie vit dans un camp de déplacés dans le centre de Gaza. Ils ont déjà été déplacés cinq fois.
"Depuis des mois, nous dormons sans nourriture, sans petit-déjeuner. Peut-être juste un repas que je parviens à préparer pour moi et ma famille, un seul. Les prix ont grimpé en flèche, et nous ne pouvons rien nous permettre. Bien sûr, ma famille et moi allons au lit sans dîner" se lamente Yasmin.
Ces dernières semaines à Gaza, un sac de pain coûte plus de 13 dollars et la viande a presque disparu des rayons des supermarchés. L'ONU a mis en garde contre une "forte augmentation" du nombre de personnes souffrant de famine sévère dans le centre et le sud de l'enclave palestinienne. Une situation liée selon les travailleurs humanitaires, au vol de près de 100 camions d'aide le week-end dernier, dont Israël impute la responsabilité au Hamas.
"Franchement, je trouve difficile de parler des souffrances que nous traversons. J'ai honte d'en parler devant d'autres, sachant qu'un milliard de musulmans nous regardent pendant que nous endurons la guerre et les difficultés. Notre dignité a été bafouée, les enfants ne peuvent pas aller à l'école et la souffrance est insupportable. Que puis-je dire ? Je suis responsable de 25 personnes, mais je ne peux même pas leur fournir un seul sac de farine" explique Hani Eid, déplacé de Jabaliya.
Ce jeudi, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, les accusant d’avoir utilisé "la famine comme méthode de guerre". Israël nie catégoriquement toutes les accusations.
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