Le président sud-coréen s'accroche au pouvoir face à une nouvelle motion de destitution
Alors qu'un nouveau vote de destitution à son encontre aura lieu samedi, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a déclaré qu'il se battrait "jusqu'à la dernière minute".
Lors d'une intervention télévisée, le dirigeant a défendu sa décision d'imposer brièvement la loi martiale la semaine dernière - affirmant qu'il s'agissait d'un acte de gouvernance - et a nié les accusations de rébellion émise par l'opposition.
Yoon Suk Yeol a échappé de justesse à un premier vote de destitution, samedi, celui-ci ayant été annulé au dernier moment suite au boycott des élus de son parti, le PPP.
Après cette tentative avortée, le principal parti d'opposition libéral, le Parti démocrate, a présenté une nouvelle motion de destitution contre le président, qui sera votée par les députés samedi à 17 heures, heure locale.
Les votes de huit membres du PPP seront nécessaires pour atteindre le seuil des 200 voix requises pour valider la destitution ; deux d'entre eux s'étaient exprimés en faveur de la première motion, samedi, et trois autres ont depuis annoncé qu'ils voteraient en faveur de la seconde.
Crise politique en Corée du Sud
La cote de popularité du président sud-coréen a chuté à 13 % après sa tentative de mettre en place la loi martiale le 3 décembre, la première du genre depuis plus de 40 ans dans le pays.
Yoon Suk Yeol s'est depuis excusé devant la nation pour cette décision, qui était selon lui motivée par sa frustration vis-à-vis de l'opposition, laquelle bloque quasi-systématiquement ses propositions depuis plusieurs années.
"Je me battrai jusqu'au bout pour empêcher les forces et les groupes criminels qui ont paralysé le gouvernement du pays et perturbé l'ordre constitutionnel de menacer l'avenir de la République de Corée", a déclaré le président, qui qualifie le Parti démocrate de "monstre" et de "force anti-étatique".
Par ailleurs une tentative de perquisition de la police nationale au bureau présidentiel a été entravée mercredi par la garde présidentielle.
Le Parti démocrate a annoncé qu'il porterait plainte pour insurrection si les forces présidentielles continuent à "entraver l'application de la loi", alors qu'une nouvelle perquisition devrait avoir lieu jeudi après-midi.
Enfin, les autorités sud-coréennes ont annoncé que Kim Yong-hyun, l'ex-ministre de la Défense en poste lors de l'application de la loi martiale, avait tenté de se suicider en détention mercredi.
Accusé d'avoir joué un rôle "crucial lors d'une rébellion" et commis un "abus de pouvoir pour entraver l'exercice de droits", Kim Yong-hyun se trouverait désormais dans un état stable, selon le ministère de la Justice.
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