"Il illuminait son entourage" : un hommage rendu à Dan Elkayam dans son ancienne école d’ingénieurs
Dan Elkayam, un jeune Français âgé de 27 ans originaire de la région parisienne, fait partie des 15 personnes tuées lors d'une l’attaque contre des juifs perpétrée en Australie dimanche. Il a perdu la vie sous les balles des tireurs ayant ciblé la fête de Hanouka sur le plage, devenue célèbre en France en l'espace de 24 heures, de Bondi.
Titulaire d’un master en génie informatique spécialisé dans les systèmes et réseaux, obtenu à Paris, il travaillait à Sydney depuis décembre 2024. Euronews a contacté le directeur de son ancienne école d'ingénieurs.
"Nous sommes tous effondrés"
Kamal Hennou, à la tête de l'École Supérieure de Génie Informatique (ESGI), décrit un ancien étudiant "pétri de talent" qui "illuminait son entourage de bonté et de gentillesse". "Nous sommes tous effondrés", ajoute-t-il.
L'enseignant salue l'engagement de Dan Elkayam dans ses études, ajoutant qu'"une belle carrière" s'ouvrait à celui qui avait quitté les murs de l'établissement en 2022.
"Il était un collègue pour ses camarades, [son] avenir prometteur a été tragiquement brisé par un acte lâche de haine et de violence antisémite. Sa mémoire restera honorée au sein de notre établissement", confie Kamal Hennou à Euronews.
Une minute de silence en sa mémoire a été organisée lundi matin à l'ESGI.
La mort de Dan Elkayam a été annoncée dimanche soir par le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
"C’est avec une immense tristesse que nous avons appris que notre compatriote Dan Elkayam compterait parmi les victimes de l'attaque terroriste abjecte qui a frappé les familles juives rassemblées sur la plage de Bondi à Sydney, au premier jour de Hanouka", a écrit sur X le chef de la diplomatie française.
"Cet acte ignoble est une nouvelle manifestation tragique d'un déferlement révoltant de haine antisémite, auquel nous devons faire échec", a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a fait part lui aussi de sa "profonde tristesse", et a exprimé "la pleine solidarité de la Nation" à la famille de la victime.
Six personnes restent dans un état critique
D'autres victimes du massacre identifiées à ce jour incluent :
- le rabbin Eli Schlanger, membre de la branche locale du mouvement juif Chabad et organisateur principal de l'événement sur la plage de Bondi,
- le rabbin Yaakov Levitan, secrétaire de l'organisation religieuse juive Beth Din de Sydney,
- Alex Kleytman, 87 ans, un survivant de l'Holocauste né en Ukraine,
- une fillette de 10 ans, Matilda, élève à l'école russe Harmony de Sydney, qui serait la plus jeune victime de l'attentat,
- Reuven Morrison, homme d'affaires originaire de l’ex-Union soviétique, qui était engagé dans des œuvres caritatives,
- Peter Meagher, policier à la retraite, qui suivait l'événement en tant que photographe indépendant,
- Tibor Weitzen, mort en protégeant des balles son épouse, qui a survécu à la fusillade
Les deux auteurs de la fusillade meurtrière qui a visé une fête de Hanoukka à Bondi étaient un père et son fils, a déclaré la police australienne. Le père, âgé de 50 ans, a été tué sur place, portant le nombre de morts à 16, tandis que son fils de 24 ans a été transporté à l'hôpital.
Les médias australiens ont rapporté lundi que 27 personnes étaient toujours hospitalisées à la suite, dont au moins six dans un état critique. Le précédent bilan faisait état de 42 blessés hospitalisés.
Les autorités du pays ont qualifié la fusillade de dimanche d'attaque antisémite ciblée.
Ouverture d'une enquête antiterroriste en France
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé lundi avoir ouvert une enquête sur la fusillade antisémite de Bondi Beach, en parallèle de celle menée par les autorités australiennes.
Le parquet indique que cette enquête porte notamment sur un "assassinat en relation avec une entreprise terroriste".
De son côté, le ministre français de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a demandé aux préfets de "renforcer la présence" des forces de l'ordre sur les lieux de culte juifs dans l'Hexagone.
Quelques jours auparavant, il leur avait déjà demandé de "maintenir une vigilance maximale" et de "renforcer les dispositifs de sécurisation des offices" et des rassemblements avant les fêtes chrétiennes de Noël et juives de Hanouka.
Le ministre souligne "le niveau très élevé de la menace terroriste" et "les récents événements intervenus dans plusieurs lieux de culte (incendies, dégradations, vandalisme)".
Au début du mois de décembre, Laurent Nuñez, avait appelé les préfets à renforcer la sécurité dans les marchés de Noël, qui ont été la cible d'attaques meurtrières ces dernières années, notamment en Allemagne en 2016 et 2024 et à Strasbourg en 2018.
"Comme tous moments festifs où beaucoup de personnes vont se rassembler, […] les marchés de Noël sont des cibles des mouvements terroristes", avait déclaré le ministre de l'Intérieur sur France 2 le 4 décembre.
"Compte tenu du niveau très élevé de la menace terroriste, je vous demande de maintenir une vigilance maximale et de renforcer les dispositifs de sécurité sur l’ensemble du territoire", indiquait le télégramme qu'il avait adressé aux préfets la veille.
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