Le Pape dénonce les expulsions massives de migrants ordonnées par Donald Trump
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Le pape François a réprimandé l'administration Trump au sujet de son projet de déportation massive de migrants, avertissant qu'une telle politique "finira mal".
Dans une lettre adressée aux évêques américains, le dirigeant catholique a déclaré que les nations ont le droit de se protéger, mais a souligné que l'expulsion forcée des immigrants "porte atteinte à la dignité de nombreux hommes et femmes, et de familles entières, et les place dans un état de vulnérabilité particulière et sans défense".
Rarement, voire jamais, un Pape ne s'est adressé aussi directement à une administration gouvernementale. Mais personne ne devrait s'en étonner, car François a fait de la migration une thème majeur de son pontificat.
La Maison-Blanche n'a pas tardé à lui répondre, par la voix de Thomas Homan, surnommé dans l'administration Trump, "Le Tsar des frontières :
"Je voudrais qu'il se concentre sur l'Eglise catholique et nous laisser nous occuper des frontières. Il veut nous attaquer parce que nous assurons la sécurité de nos frontières? Il a un mur autour du Vatican, n'est-ce pas ? Nous ne pouvons pas avoir un mur autour des Etats-Unis", a-t-il déclaré à la presse.
Pas une première avec Donald Trump
Lors du premier mandat du président américain, François avait déclaré que quiconque construisait un mur (en référence au mur érigé à la frontière mexicaine) dans le but d'empêcher l'entrée des migrants n'était "pas chrétien".
L'intervention la plus récente du pape intervient alors que Donald Trump a intensifié ses efforts de lutte contre l'immigration, dans le cadre de ce qu'il a promis être une politique de "déportation massive".
La semaine dernière, l'attachée de presse de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que plus de 8 000 personnes avaient été arrêtées depuis le 20 janvier pour séjour illégal aux États-Unis.
Des vols d'expulsion sont partis vers des pays tels que la Colombie, le Guatemala et le Venezuela, tandis que certains migrants sont actuellement détenus dans la tristement célèbre base navale américaine de Guantanamo Bay, à Cuba.
Se référant à des récits bibliques impliquant des migrations, le Pape a déclaré que les gens avaient le droit de chercher refuge ailleurs.
"J'ai suivi de près la crise majeure qui se déroule aux États-Unis avec le lancement d'un programme de déportations massives", a-t-il déclaré.
"La conscience justement formée ne peut manquer de porter un jugement critique et d'exprimer son désaccord avec toute mesure qui identifie tacitement ou explicitement le statut illégal de certains migrants avec la criminalité."
François a ajouté que les actions de Trump n'auront pas de bons résultats.
"Ce qui est construit sur la base de la force, et non sur la vérité de l'égale dignité de chaque être humain, commence mal et finira mal."
Le pape a également cherché à corriger une interprétation de l'amour chrétien avancée par le vice-président américain JD Vance, lui-même converti au catholicisme.
M. Vance a récemment soutenu que la doctrine chrétienne de l'"ordo amoris", une expression latine qui se traduit par "l'ordre de l'amour", montre que les gens devraient d'abord aimer leur propre famille et se tourner ensuite vers leurs voisins, avant de considérer leurs communautés, leurs concitoyens et, enfin, les personnes d'autres pays.
En réponse, François a cité la parabole du bon samaritain, dans laquelle Jésus souligne l'importance d'aimer et de soutenir les personnes extérieures à sa propre communauté.
David Gibson, directeur du centre pour la religion et la culture de l'université Fordham, a déclaré que la lettre du pape réfutait "l'affirmation théologique absurde" de JD Vance.
"Le pape s'oppose ainsi directement à la désinformation sur la foi catholique exposée par le vice-président catholique", a-t-il déclaré.
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