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La colère de Ryanair et easyJet après les grèves de contrôleurs aériens en France

• Jul 18, 2025, 6:27 AM
7 min de lecture
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Le patron d'easyJet a déclaré que les récentes grèves des contrôleurs aériens français ont créé des "difficultés inacceptables pour les clients et les équipages".

Kenton Jarvis, directeur général de la compagnie aérienne à bas prix, a ajouté qu'ils étaient "extrêmement mécontents" du mouvement de grève du début du mois de juillet, qui a entraîné pour les compagnies aériennes des "coûts inattendus et importants".

Selon le coordinateur européen de l'aviation, Eurocontrol, plus d'un million de passagers ont été touchés par le débrayage des contrôleurs aériens français les 3 et 4 juillet en raison de leurs conditions de travail.

EasyJet a annulé 660 vols en raison de ce mouvement, ce qui a coûté au total 15 millions de livres sterling (17,3 millions d'euros). Le contrôle aérien français est la principale cause de retard pour la compagnie depuis le début de l'été.

Kenton Jarvis a demandé au gouvernement français "d'intervenir et de travailler réellement avec son ANSP (fournisseur de services de navigation aérienne), car il s'agit de la zone de contrôle du trafic aérien la moins performante d'Europe, et de prendre les devants en adoptant des mesures à long terme".

Pourquoi les contrôleurs aériens français ont-ils fait grève ?

Deux syndicats, l'UNSA-ICNA et l'USAC-CGT, ont participé aux grèves des 3 et 4 juillet. Il s'agit des deuxième et troisième syndicats de contrôleurs aériens en France. Le plus important, le SNCTA, n'a pas participé au débrayage.

L'action a été motivée par un certain nombre de griefs notifiés à la Direction générale de l'aviation civile française, tels que le sous-effectif chronique et le vieillissement, ainsi que le manque de fiabilité de l'équipement, qui, selon les syndicats, est en fin de vie.

Deux syndicats se sont également plaints de ce qu'ils appellent une culture de gestion "toxique" avec une surveillance interne excessive, y compris l'introduction d'une nouvelle pointeuse biométrique qui contrôle leur présence au travail.

Ryanair demande à l'UE d'agir contre les grèves

Les déclarations du directeur d'easyJet s'ajoutent à la pression exercée par la compagnie aérienne à bas prix Ryanair, qui a qualifié les grèves des contrôleurs aériens de "récréatives".

La compagnie aérienne a accusé le personnel de contrôle du trafic aérien en France de vouloir "prendre du temps libre" pendant les grèves des 3 et 4 juillet.

Jade Kirwan, directrice de la communication de Ryanair, a déclaré au Telegraph que certains membres du personnel avaient continué à faire grève ou s'étaient fait porter pâle pendant le week-end, ce qui a entraîné deux jours supplémentaires d'annulations.

Ryanair craint que des actions similaires et des arrêts maladie ne se poursuivent pendant les vacances d'été, entraînant un nouveau chaos pour les passagers.

"Qu'est-ce qui empêche les contrôleurs aériens français de fermer à nouveau le ciel de l'Union européenne la semaine prochaine ou la semaine suivante avec d'autres grèves récréatives injustifiées ?" a déclaré le PDG Michael O'Leary au début du mois.

Un vol Ryanair à Lisbonne, Portugal.
Un vol Ryanair à Lisbonne, Portugal. AP Photo/Armando Franca

Il affirme que 90 % des vols annulés au cours des deux jours de grève auraient pu être évités si la Commission européenne était intervenue.

Le transporteur à bas prix demande à l'Union européenne de réformer le système de contrôle du trafic aérien afin d'éviter le chaos dans les vols au-dessus d'un pays lorsque les contrôleurs débrayent.

La plus grande association de compagnies aériennes de l'UE, Airlines for Europe (A4E), a également dénoncé les perturbations causées par les grèves. Début juillet, elle a déclaré que le contrôle aérien français s'était déjà révélé être "l'un des maillons les plus faibles" du système européen.

Ourania Georgoutsakou, directrice générale de l'A4E, estime que le contrôle du trafic aérien français affiche déjà certains des pires chiffres en matière de retards et appelle les décideurs politiques à prendre des mesures.

Quel a été l'impact des débrayages sur les vols ?

Au cours des deux jours de grève, près de 3 000 vols ont été annulés et plus de 7 400 retardés, selon les chiffres d'Eurocontrol. Plus d'un million de passagers ont été touchés, dont environ 200 000 n'ont pas pu prendre leur vol comme ils l'avaient prévu en raison des annulations.

Les grèves ont fait chuter le pourcentage de vols arrivant et partant à l'heure, qui est passé de 75 % en moyenne en juin à 64 % au cours des deux jours.

Un vol européen sur cinq passe normalement par la France, même s'il n'y atterrit pas. Les vols à destination et en provenance des pays voisins, à savoir l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Italie, ont été particulièrement touchés.

La proportion de vols passant au-dessus de la France est beaucoup plus élevée, puisque plus de la moitié de ses vols sont acheminés au-dessus du pays. Le transporteur est donc beaucoup plus vulnérable aux actions syndicales des contrôleurs aériens français.

Eurocontrol estime le coût total des grèves pour le secteur de l'aviation à 120 millions d'euros en pertes de revenus et en dépenses de soins pour les passagers touchés par les perturbations. Environ 47 millions d'euros proviennent du coût des retards et 72 millions d'euros des annulations.