Les frais pour les visiteurs d'un jour à Venise ont rapporté 5 millions d'euros en 2025, mais ont-ils réduit le surtourisme ?

À la fin juillet, la deuxième année de l'essai de la taxe pour les excursionnistes à Venise a pris fin. 

Pendant 54 jours en avril, mai, juin et juillet, les touristes passant une journée dans la ville des canaux devaient réserver leur visite et, sauf exemption, payer une redevance. 

Cette taxe visait à réduire le tourisme « éclair » qui submerge fréquemment la petite ville pendant ses mois les plus chargés et apporte peu de bénéfices à ses habitants. 

« Les données initiales, bien que provisoires, montrent un système mature capable de fournir des réponses initiales aux objectifs de régulation des flux touristiques et d'assurer des contributions équitables entre les séjours et les visiteurs d'un jour », a déclaré le conseil municipal de Venise dans un communiqué. 

Mais les chiffres de cette année montrent que le nombre de visiteurs d'un jour n'a diminué que légèrement par rapport à l'année dernière, avec des dates de pointe attirant près de 25 000 touristes - l'équivalent de la moitié de la population résidente de Venise. 

Cet été, les visiteurs qui ont réservé leur billet moins de quatre jours à l'avance ont dû payer le double (10 € au lieu de 5 €), afin de dissuader les réservations de dernière minute et aider les autorités à réguler les flux touristiques. 

Mais les données montrent que près de la moitié des visiteurs ont payé la redevance double.

La taxe pour les excursionnistes à Venise a rapporté 5 millions d'euros en 2025

Cette année, un total de 723 497 visiteurs ont payé la taxe pour les excursionnistes de Venise, générant un revenu de 5 421 425 €. 

C'est presque le double des chiffres de 2024, lorsque 485 062 paiements totalisant 2 400 000 € ont été enregistrés. Cependant, l'année dernière, la redevance n'était en vigueur que pendant 29 jours.

Cet été, 51 % des visiteurs ont réservé à l'avance et payé la redevance de 5 €. Les 49 % restants ont payé la redevance de dernière minute de 10 €.

Le conseil municipal affirme avoir augmenté ses contrôles de billets cette année, avec environ 140 inspecteurs déployés chaque jour. 

Plus de 445 000 contrôles de codes QR ont été effectués, avec 2 500 visiteurs trouvés ne pas avoir payé la redevance. 

La taxe pour les excursionnistes a-t-elle réduit le surtourisme à Venise ?

Le nombre moyen quotidien de visiteurs ayant payé la taxe pour les excursionnistes était légèrement inférieur à celui de l'année dernière, avec 13 046 en 2025 contre 16 676 en 2024.

Comme le reconnaît le conseil municipal lui-même, cela est également en ligne avec une baisse régionale du nombre de touristes enregistrée par l'Office de statistiques régional.

Le jour le plus chargé, le vendredi 2 mai, 24 951 visiteurs ont payé la taxe pour les excursionnistes, un nombre frappant équivalent à plus de la moitié de la population résidente.

Pour les voyageurs ne souhaitant pas contribuer aux masses croissantes, la taxe pour les excursionnistes fournit également des informations utiles pour éviter les foules. 

Comme l'année dernière, le samedi était le jour où le plus grand nombre de paiements ont été effectués, avec une moyenne quotidienne de 13 046. 

Fait intéressant, le dimanche était le troisième jour le plus chargé, le vendredi enregistrant légèrement plus de visiteurs pour se classer deuxième. 

Comment la taxe pour les excursionnistes à Venise bénéficiera-t-elle aux résidents ?

Bien que la redevance ne semble pas dissuader les touristes de visiter les jours de pointe, le conseil affirme que les recettes seront investies dans des services au bénéfice des résidents. 

Après déduction des coûts de gestion, « au moins 1,5 million d'euros » seront utilisés pour réduire la taxe sur les déchets de la ville, dit-il. 

Pour de nombreux opposants, la taxe pour les excursionnistes reste un échec malgré les recettes. Ils disent qu'elle n'a pas réussi à rendre la ville plus vivable pour les résidents, comme prévu, avec les passages étroits et les autobus aquatiques toujours aussi encombrés.

« C'est clair : l'expérience n'a pas fonctionné. La redevance d'entrée, présentée comme un outil de gestion des flux touristiques les jours les plus chargés, n'a pas entraîné de réduction significative des admissions », a déclaré Monica Sambo, conseillère du Parti démocratique, aux médias locaux. 

« En fait, le conseil municipal lui-même admet que certains jours, la fréquentation a même augmenté. Il est donc clair que cette mesure n'a rien à voir avec la gouvernance de la ville. »

Les opposants souhaitent des politiques qui encouragent la repopulation du centre historique de Venise, qui perd des résidents au profit du continent plus pratique depuis des décennies, y compris des limites sur les locations à court terme.

Il y a maintenant plus de lits touristiques dans le centre historique que de résidents officiels, dont le nombre est à un niveau historiquement bas de 48 500.