Cessez-le-feu à Gaza : les détails du plan pour la paix signé par la Palestine et Israël, sous l’égide de Donald Trump

Par Lorène Bienvenu avec AFP


Le gouvernement israélien a ratifié la première phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, vendredi 10 octobre, après de fortes pressions du président américain, Donald Trump, pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien. Libération des otages israéliens, des détenus palestiniens, retrait des troupes… tout ce qu’il faut savoir sur la première étape du plan.

Le gouvernement israélien a ratifié la première phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, vendredi 10 octobre, après de fortes pressions du président américain, Donald Trump, pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien. Libération des otages israéliens, des détenus palestiniens, retrait des troupes… tout ce qu’il faut savoir sur la première étape du plan.
Le cabinet israélien a validé la première phase du plan de paix à Gaza, vendredi 10 octobre. Cet accord, conclu la nuit précédente en Egypte, s'intègre dans un plan de paix en vingt points pour Gaza, annoncé le 29 septembre par Donald Trump, après deux ans d'une guerre dévastatrice.
Benjamin Netanyahu a immédiatement tenu à remercier le président des États-Unis pour son rôle dans les discussions. "Ces deux dernières années, nous nous sommes battus pour atteindre nos objectifs de guerre et l’un de nos principaux objectifs est le retour de tous les otages, vivants et morts. Et nous sommes sur le point d’atteindre cet objectif. Nous n’y serions pas parvenus sans l’aide extraordinaire du président Trump et de son équipe."
Que comprend cette première phase du plan pour la paix et quelles seront les prochaines étapes ?
Cessez-le-feu et retrait des troupes
La conséquence directe de cette première étape du plan de paix est l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu à Gaza, dans les 24 heures qui suivent la signature.
Israël devra aussi opérer un retrait progressif de ses troupes de l’enclave palestinienne. La Défense civile de Gaza a notifié que le départ de l’armée israélienne avait déjà commencé dans plusieurs secteurs. Israël gardera néanmoins le contrôle de 53% du territoire de la bande de Gaza, selon Shosh Bedrosian, une porte-parole du bureau du Premier ministre israélien.
Jusqu'à l'approbation de l'accord par le gouvernement israélien, et donc l'entrée en vigueur formelle du texte, plusieurs témoins ont rapporté avoir entendu des explosions et des tirs d'artillerie dans le centre et le sud du territoire palestinien.
À Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, "les véhicules israéliens se sont retirés des parties sud et centrale de la ville vers les zones est", a déclaré Mohammad Al-Moughayyir, le directeur du département de l'aide humanitaire et de la coopération internationale de la Défense civile, une organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste palestinien Hamas. Des habitants de la bande de Gaza ont également déclaré à l'AFP que l'armée israélienne s'était retirée des positions qu'elle occupait, jeudi 9 octobre.
L’accord prévoit aussi l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza et l’ouverture du post-frontière avec l’Egypte, dans les jours à venir.
Libération des otages israéliens
L’ensemble des otages du 7-Octobre devraient être libérés dans les jours qui viennent. Sur les 251 personnes enlevées et emmenées à Gaza il y a deux ans, 47 y sont toujours retenues, dont au moins 25 sont mortes, selon l’armée.
"Tous nos otages, vivants et décédés, seront libérés (au plus tard) 72 heures (après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu), ce qui nous amène à lundi", a précisé à l'AFP Mme Bedrosian.
Donald Trump prévoit de se rendre en Israël pour le retour des otages. "Les otages rentreront lundi ou mardi. Je serai probablement là. J'espère être là. Nous prévoyons de partir dimanche, et j'ai hâte d'y être", a-t-il déclaré.
Libération des détenus palestiniens
La première étape du plan de paix comprend la libération de 250 prisonniers palestiniens, condamnés à perpétuité, et plus de 1700 autres arrêtés depuis le début de la guerre par Israël.
Israël a publié la liste de ces détenus, vendredi 10 octobre.
La liste, publiée sur le site internet du ministère israélien de la Justice, ne comprend aucun des principaux détenus symboles de la lutte armée palestinienne contre Israël. Leurs noms avaient pourtant été transmis aux médiateurs dans l'espoir de leur libération. Ainsi ne figurent pas sur la liste les noms de Marwan Barghouthi, Ahmad Saadat, Hassan Salamé ou encore Abbas Al-Sayyed, condamnés à perpétuité pour des attentats meurtriers anti-israéliens.
« Moment historique », « Fin de la guerre »… les réactions
La libération des captifs "devrait mettre fin à la guerre", a déclaré le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar. Le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a lui affirmé avoir "reçu des assurances de la part des frères médiateurs et de l'administration américaine, confirmant toutes que la guerre est complètement terminée".
Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, souligne un "moment historique" et dit souhaiter "la paix, la sécurité et la stabilité" avec Israël, dans un rare entretien accordé à une télévision israélienne. Le Hamas déclare, lui, que la guerre est finie. "Nous avons reçu des garanties de la part des frères médiateurs et de l’administration américaine qui confirment tous que la guerre est définitivement terminée", a assuré Khalil al-Hayya, négociateur en chef du Hamas.
Les dirigeants français, anglais et allemand ont rendu "hommage au leadership du président Trump" et "aux efforts diplomatiques des médiateurs", l'Egypte, le Qatar et la Turquie, pour parvenir à cet accord. Berlin, Londres et Paris s'engagent par ailleurs "à soutenir un paquet d'aide humanitaire substantielle, via les agences des Nations unies". Les trois pays européens ont insisté sur l’importance du rôle du Conseil de sécurité de l’ONU dans les prochains jours : "Nous convenons que le Conseil de sécurité des Nations unies doit apporter son plein appui au plan et soutenir sa mise en œuvre."
Les prochaines étapes du plan pour la paix
Les négociations pour la deuxième phase du plan Trump devaient commencer "immédiatement" après la signature de l'accord sur la première phase, selon un responsable du Hamas.
Celle-ci porte notamment sur un désarmement du Hamas et un retrait des troupes israéliennes.
L'accord prévoit aussi la création d'un "comité de la paix" présidé par M. Trump lui-même pour superviser le gouvernement de transition à Gaza. Interrogé par la chaîne Al Araby sur ce comité, Osama Hamdan, un haut responsable du Hamas, a déclaré : "Aucun Palestinien ne pourrait accepter. Toutes les factions, y compris l'Autorité palestinienne, rejettent ceci".
Deux cents militaires américains seront également mobilisés pour "superviser" et "observer" la mise en oeuvre de l'accord sur Gaza, a indiqué un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat.
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