Cameroun : des manifestations dans plusieurs villes, la veille de la proclamation du nouveau président
Par TV5MONDE avec agences
Quelques centaines de personnes ont manifesté, dimanche 26 octobre, alors que la nouveau président du Cameroun doit être proclamé lundi. Ces mouvements ont été appelés par le candidat de l'opposition, Issa Tchiroma Bakary
Quelques centaines de personnes ont manifesté, dimanche 26 octobre, alors que la nouveau président du Cameroun doit être proclamé lundi. Ces mouvements ont été appelés par le candidat de l'opposition, Issa Tchiroma Bakary
Plusieurs centaines de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs villes au Cameroun, dimanche 26 octobre, à l'appel du candidat de l'opposition Issa Tchiroma Bakary. Ce dernier revendique sa victoire à l'élection présidentielle, avant la proclamation des résultats officiels par le Conseil constitutionnel, lundi 27 octobre.
Les rassemblements ont été interdits et la circulation restreinte dans la plupart des villes du pays jusqu'à l'annonce lundi du vainqueur de la présidentielle qui s'est tenue le 12 octobre dernier.
La plupart des analystes s'attendent à ce que Paul Biya, 92 ans, remporte un huitième mandat, dans un système que ses détracteurs accusent d'avoir été verrouillé au fil de ses 43 ans au pouvoir.
Dans les rues de Garoua (Nord), fief d'Issa Tchiroma qui revendique 54,8% des suffrages contre 31,3% pour le président sortant Paul Biya, des militants portant des drapeaux du Cameroun et des banderoles "Tchiroma 2025" scandaient "Au revoir Paul Biya, Tchiroma arrive".
La gendarmerie, présente en nombre sur les axes stratégiques de la ville, a commencé à disperser les sympathisants de Tchiroma à coup de gaz lacrymogènes après deux heures de manifestation. Depuis plusieurs jours, des dizaines de partisans montent la garde autour de la maison de Tchiroma qui a affirmé dans une vidéo que des militaires ont tenté de l'"extirper de [sa] maison", dimanche matin.
Dans la capitale Yaoundé, la présence policière a été renforcée sur les principaux carrefours mais l'appel à marcher pacifiquement n'a pas été suivi, selon des journalistes de l'AFP.
À Douala, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées non loin de l'aéroport défiant l'interdiction de manifestation décidée par le préfet du département, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Djeukam Tchameni, président du Mouvement pour la démocratie et l'interdépendance au Cameroun (MDI) et Anicet Ekane, président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance du Cameroun (Manidem) ont été interpellés à leurs domiciles de Douala vendredi, selon l'Union pour le changement 2025, une coalition de partis qui avait désigné Issa Tchiroma Bakary comme candidat consensuel de l'opposition pour la présidentielle d'octobre.
Lors d'un point presse samedi, le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji a dénoncé les appels à manifester qui, selon lui, créent "incontestablement les conditions d'une crise sécuritaire" et participent "à la mise en oeuvre d'un projet insurrectionnel".
En 2018, des dizaines de manifestants avaient été arrêtés alors qu'ils manifestaient pacifiquement pour s'opposer aux résultats de l'élection présidentielle dont Maurice Kamto alors président Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), officiellement arrivé et dont la candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnelle en 2025.
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