Madagascar: la justice demande à Interpol une notice rouge contre Mamy Ravatomanga, proche du président déchu Andry Rajoelina
Par TV5MONDE avec AFP et RFI
Le ministère de la Justice malgache a franchi une nouvelle étape dans l'affaire Mamy Ravatomanga. Il a demandé à Interpol d'émettre une "notice rouge" contre l'homme d'affaires pour son implication présumé dans le scandale des cinq porteurs Boeing 777.
Le ministère de la Justice malgache a franchi une nouvelle étape dans l'affaire Mamy Ravatomanga. Il a demandé à Interpol d'émettre une "notice rouge" contre l'homme d'affaires pour son implication présumé dans le scandale des cinq porteurs Boeing 777.
Le magnat de 56 ans, en fuite sur l'île Maurice voisine, fait l'objet d'un mandat d'arrêt à Madagascar pour "blanchiment de capitaux". Celui qui fait partie des dix plus grandes fortunes de Madagascar dans un classement Forbes de 2017 est accusé d'être lié au scandale des cinq gros porteurs Boeing 777 obtenus en juillet par la compagnie aérienne iranienne Mahan Air, alors qu'elle faisait l'objet de sanctions américaines.
Les certificats d'immatriculation provisoires des engins ont été décernés à Madagascar. Ils avaient été émis par l'aviation civile de Madagascar (ACM). Après la révélation de l'affaire, celle-ci avait dénoncé une "falsification de documents" dans un communiqué, évoquant une modification "sans autorisation, en prolongeant illégalement sa validité".
D'après le courrier du ministère de la Justice daté du 20 octobre, l'un des suspects, Singh Khushwinder, actuellement détenu à Madagascar, a désigné les "personnes associées dans le projet d'envoyer ces avions en Iran" comme étant le "ministre des Transports" limogé à la suite de cette affaire en juillet, Valery Ramonjavelo, le directeur général de l'ACM et son directeur, ainsi donc que Mamy Ravatomanga, désigné comme étant "derrière le ministre des Transports".
Plusieurs suspects actuellement en détention dans l'île de l'océan Indien l'ont qualifié de "cerveau de l'opération" lors de leurs interrogatoires, menés notamment par le FBI, selon plusieurs sources proches du dossier.
Versement d'un million d'euros
Singh Khushwinder a aussi affirmé, selon le courrier du ministère de la Justice, qu'un million d'euros aurait été versé au directeur général de l'ACM par un représentant de Mahan Air ainsi qu'un million d'euros au ministre des Transports.
Sollicités, la représentation américaine et ses coopérants judiciaires dans l'île de l'océan Indien n'avaient pas réagi dans l'immédiat auprès de l'AFP. Contacté la semaine passée, le groupe Sodiat, propriété de Mamy Ravatomanga, n'a pas répondu non plus à l'AFP.
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Maminiaina Ravatomanga, de son nom complet, cristallisait une partie de la colère de la rue ces dernières semaines. Les manifestants l'accusaient de captation des richesses et d'emprise sur des secteurs entiers permises par sa proximité avec le président Andry Rajoelina, depuis renversé.
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