Nigeria : des djihadistes mènent des attaques aux drones contre l’armée, 50 assaillants meurent

Par TV5MONDE avec agences

Selon le porte-parole de l'opération anti-insurrectionnelle de l'armée nigériane, le lieutenant-colonel Sani Uba, les assauts ont visé dans la nuit entre mercredi et jeudi des bases militaires situées dans les villes de Dikwa, Mafa et Gajibo (État de Borno), ainsi qu’à Katarko, dans l’État voisin de Yobe. Les combats, survenus entre minuit et 3 heures du matin, ont mobilisé des troupes terrestres appuyées par l’aviation.

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“Les opérations conjointes au sol et dans les airs ont permis de neutraliser plus de 50 terroristes sur l’ensemble des sites”, a déclaré le lieutenant-colonel Uba. Il a précisé que des armes lourdes, dont des fusils d’assaut Kalachnikov, mitrailleuses et lance-roquettes, ont été saisies, et que plusieurs soldats ont été blessés, sans qu’un bilan précis ne soit communiqué. Des opérations terrestres et aériennes se poursuivent pour retrouver "plus de 70 djihadistes blessés", a-t-il ajouté.

Une nuit de combats intenses

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des soldats posant devant les corps de djihadistes tués. L’AFP affirme qu’elle n’a pas pu vérifier ces images de manière indépendante.

“Des véhicules et des bâtiments ont été détruits par les tirs des drones armés des terroristes et des lance-roquettes (RPG), notamment à Mafa et Dikwa, où les défenses ont été momentanément brisées”, a déclaré Sani Uba. “Certains soldats ont été blessés au combat, mais leur état est stable”, a-t-il précisé.

Deux sources sécuritaires ont indiqué que les insurgés avaient tenté d'empêcher l'arrivée de renforts militaires, mais avaient été contraints de battre en retraite après l'arrivée d'avions de chasse de l'armée.

Sur la piste de l'ISWAP

Le communiqué de l’armée nigériane ne précise pas quelle faction djihadiste est à l’origine de ces attaques. Néanmoins, des sources des services de renseignement ont indiqué que les assaillants appartiendraient à la branche de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), issue d’une scission du groupe Boko Haram. Certains des ces djihadistes, ayant attaqué les bases de Gajibo et de Dikwa, seraient par ailleurs entrés au Nigeria depuis le Cameroun, selon un rapport de sécurité préparé pour les Nations unies.

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Cette nouvelle offensive djihadiste illustre la  "capacité persistante" de l'ISWAP à attaquer l'armée dans le nord-est du pays, une région en guerre depuis plus de quinze ans. 

Le conflit, déclenché par Boko Haram en 2009, a déjà fait plus de 40 000 morts et plus de deux millions de déplacés, selon les estimations de l’ONU.

Quatre soldats ont été tués et cinq blessés ce mois-ci lors d'une attaque insurgée à Borno.

Les insurgés ont lancé au moins 333 attaques dans le nord-est du Nigeria depuis le début de l’année 2025, contre 375 en 2024, selon les données compilées par l'association de surveillance des conflits ACLED.

L'insurrection s'inscrit dans le contexte d'insécurité généralisée qui continue de gangrener le pays le plus peuplé d'Afrique, également confronté à des attaques de bandes armées dans le nord-ouest et à des affrontements meurtriers entre agriculteurs et éleveurs dans la ceinture centrale.