Mali: libération des routiers enlevés par des jihadistes présumés sur l'axe Dakar-Bamako, selon un syndicat

Par AFP © 2025 AFP

Les six chauffeurs sénégalais enlevés cette semaine au Mali par des jihadistes présumés ont été libérés vendredi soir, a annoncé un syndicat de transporteurs samedi à l'AFP, des informations non confirmées par le gouvernement.
L'annonce vendredi de l'enlèvement, confirmé alors par le ministère sénégalais de l'Intérieur, a renforcé les craintes d'un futur blocus jihadiste de l'axe Dakar-Bamako, vital pour l'approvisionnement de la capitale malienne et très important pour l'économie du port sénégalais.
Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, avait annoncé mercredi soir la mise en place d'un blocus sur les régions maliennes de Kayes et de Nioro (ouest), frontalière du Sénégal et de la Mauritanie, notamment pour empêcher l'entrée de carburant importé du Sénégal.
Vendredi, l'Union des transporteurs routiers du Sénégal (URS), un des principaux syndicats de ce secteur, avait annoncé que six chauffeurs sénégalais de camions de marchandises avaient "été enlevés au Mali par des groupes jihadistes".
Samedi, le chef de l'URS, Gora Khouma, a annoncé à l'AFP la libération des six chauffeurs. "Nos délégués nous ont informés de leur libération hier (vendredi) soir", a dit M. Khouma, dans un message audio transmis à l'AFP.
Un transporteur qui comptait plusieurs chauffeurs parmi ceux enlevés "m'a informé qu'ils ont recouvré la liberté", a ajouté M. Khouma.
Le rapt des six chauffeurs avait été confirmé vendredi à l'AFP par le porte-parole du gouvernement sénégalais, Moustapha Njekk Sarré.
Joint à nouveau samedi par l'AFP. M. Sarré s'est montré plus prudent, disant manquer d'"éléments probants" sur cet enlèvement, dans un contexte de forte inquiétude sur l'insécurité grandissante dans cette région cruciale pour les échanges régionaux.
Dans un communiqué publié samedi sur les réseaux sociaux, le ministère sénégalais des Affaires étrangères a de son côté indiqué n'avoir "à ce stade, aucun élément vérifiable" permettant de confirmer l'enlèvement signalé, ni d'établir avec certitude l'identité des personnes supposément concernées".
Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.
La junte au pouvoir à Bamako depuis le double coup d'Etat de 2020 et 2021 a tourné le dos à l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Turquie et de la Russie.
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