Drogues de synthèse, or, armes... Comment les trafics illicites explosent en l'Afrique de l'Ouest

Par Lola Collombat


Trafic de drogue, d'or et d'armes, vol de bétail, enlèvements et extorsions. L'économie illicite gangrène l'Afrique de l'Ouest selon un rapport publié par l'ONG Global Initiative against Transnational Organized Crime.

Trafic de drogue, d'or et d'armes, vol de bétail, enlèvements et extorsions. L'économie illicite gangrène l'Afrique de l'Ouest selon un rapport publié par l'ONG Global Initiative against Transnational Organized Crime.
L'Afrique de l'Ouest est confrontée à une économie souterraine florissante qui alimente les conflits régionaux et menace la stabilité de la région. Un rapport récent de l'ONG, Global Initiative against Transnational Organized Crime, met en lumière l'ampleur de ce phénomène, en soulignant les divers trafics qui gangrènent cette partie du continent.
Le rapport de l'ONG dresse une carte détaillée des activités illicites en Afrique de l'Ouest, identifiant les principaux points de transit et foyers de trafic. Ces zones, souvent situées autour des ports, aéroports et postes frontières, servent de plaques tournantes pour le commerce illégal.

Les activités illicites incluent notamment le vol de bétail, le racket, les enlèvements. Par exemple, en Guinée forestière, proche des frontières de la Sierra Leone et du Liberia, sont recensés des actes de trafic d'êtres humains, de commerce illicite d'or ou de pierres précieuses, ou encore de détournement de bétail.
Les djihadistes du JNIM actifs entre Ghana, Côte d'Ivoire et Burkina Faso
Mais le marché le plus prégnant selon l'ONG est le trafic de drogues de synthèse, notamment des opioïdes comme le tramadol et le kush. Ces marchés illicites ne sont pas seulement des activités criminelles isolées: ils constituent une source de financement cruciale pour les groupes armés opérant dans la région.
Parmi eux, les djihadistes du JNIM, liée à Al-Qaida, exploiteraient particulièrement la zone transfrontalière entre le Ghana, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Le rapport souligne que ces activités criminelles renforcent la capacité de nuisance de ces groupes, exacerbant les conflits locaux.
Influence du conflit au Nord-Mali et de la guerre au Soudan
Le trafic d'armes est un autre aspect préoccupant de cette économie illicite. Selon l'ONG, les routes de ce trafic ont évolué récemment, influencées par deux événements majeurs: la résurgence du conflit dans le nord du Mali qui a entraîné une diminution du volume d'armes trafiquées mais une hausse de leur prix et le déclenchement de la guerre au Soudan en avril qui a conduit à une augmentation de la sophistication des armes en circulation, notamment dans des zones clés du Tchad.
Cette économie illicite dans la région représente un défi majeur pour la stabilité de la région. En finançant des groupes armés et en exacerbant les conflits, ces activités criminelles menacent non seulement la sécurité locale mais aussi le développement économique et social.
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