Gambie: l'ex-président Jammeh sera arrêté et jugé s'il revient dans le pays, selon le gouvernement
Par AFP © 2025 AFP
La Gambie a réaffirmé mardi son engagement à arrêter et juger l'ancien président Yahya Jammeh s'il revenait dans le pays, après que l'ex-dictateur, en exil en Guinée équatoriale depuis sa chute en 2017, a annoncé son retour pour le mois de novembre.
La Gambie a plongé dans l'horreur sous l'ère Jammeh (1994-2017) et a été le théâtre de violations des droits humains (meurtres, tortures, viols...) et d'abus des biens de l'Etat, selon l'actuel gouvernement et des organisations des droits de l'Homme.
"Si M. Jammeh revient (dans le pays), des procédures légales vigoureuses seront activées en accord avec les lois en vigueur en Gambie", selon un communiqué du ministère de l'Information publié mardi.
"Cela inclut une enquête, une arrestation et un jugement avec la garantie d'un procès juste, équitable et respectueux des droits de tous ceux qui y sont cités", dit-il.
Des partisans de M. Jammeh se sont rassemblés dimanche dans son village de Kanilai où un audio a été relayé, document dans lequel M. Jammeh annonce son retour en Gambie en novembre.
M. Jammeh a dirigé d'une main de fer de 1994 à 2017 ce petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal à l'exception de sa façade maritime.
Il vit en Guinée équatoriale depuis son départ contraint en janvier 2017 sous la pression des Etats ouest-africains à la suite de sa défaite à la présidentielle contre Adama Barrow, réélu fin 2021 et candidat pour un nouveau mandat en 2026.
Le droit de retourner dans le pays "ne préserve personne de devoir rendre des comptes sur sa responsabilités concernant de graves crimes présumés", ajoute le communiqué.
Le gouvernement gambien a également présenté comme fausses de récentes allégations sur "un protocole d'accord ou promesse d'immunité pour l'ancien président", affirmant qu'"un tel accord n'existe pas".
Le gouvernement gambien a endossé en 2022 les recommandations d'une commission qui s'est penchée sur les atrocités perpétrées sous l'ère Jammeh, les autorités acceptant de poursuivre 70 personnes dont M. Jammeh.
En décembre 2024, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a approuvé la création d'un tribunal spécial chargé de juger les crimes sous Yahya Jammeh.
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