Le réalisateur Souleymane Cissé, légende du cinéma africain, inhumé à Bamako

L'emblématique cinéaste malien Souleymane Cissé, l'un des pères du cinéma sur le continent africain, brutalement décédé mercredi à l'âge de 84 ans, a été inhumé vendredi dans la capitale malienne Bamako, a constaté un correspondant de l'AFP.
Après une prière mortuaire à la grande mosquée de Bamako, le cortège funèbre du cinéaste malien s'est rendu à son domicile dans le quartier de Niarela de la capitale malienne, où il a été inhumé.
Souleymane Cissé, qui aurait eu 85 ans en avril et dont l'oeuvre pionnière a été maintes fois primée, est décédé mercredi alors qu'il avait tenu une conférence de presse dans la matinée même.
Quelques heures seulement après cette conférence, il a été victime d'un malaise et s'est éteint dans une clinique de Bamako.
Il aurait dû présider le jury "fiction long métrage" à la 29ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui se tient à partir de samedi dans la capitale burkinabè.
Auteur d'une oeuvre pionnière du cinéma africain, mais aussi politique, humaniste et sociale, Souleymane Cissé a réalisé de nombreux films qui ont marqué le 7ème art.
Le réalisateur malien Souleymane Cissé sur scène lors de la série Tribeca Talks Directors lors du Festival du film de Tribeca 2011 à New York au Théâtre SVA le 29 avril 2011
Double détenteur de l'Étalon de Yennenga - le grand prix du Fespaco - , il avait également reçu le Prix spécial du Jury au Festival de Cannes en 1987 pour l'un de ses chefs d'oeuvre "Yeelen" (La Lumière), qui raconte le long parcours initiatique d'un jeune homme issu d'une illustre famille bambara.
En 2023, il avait été à nouveau primé à Cannes et reçu un Carrosse d'Or, une récompense spéciale décernée au cours de la Quinzaine des cinéastes.
"Toute sa vie, il l'a consacrée à son pays, au cinéma et à l'art", a confié mercredi sa fille Mariam Cissé, en annonçant le décès de son père à l'AFP.
Le ministre malien de la Culture Mamou Daffé avait fait part mercredi soir de sa "tristesse" pour la disparition "de ce monument du cinéma africain", saluant aussi un "cinéaste admiré et respecté".
La célèbre chanteuse malienne Oumou Sangaré a elle salué "un maître incontesté du cinéma africain" qui "a porté la voix du Mali jusqu'aux confins du monde avec talent et authenticité".
Yesterday