RD Congo : l'ambassadeur du Rwanda convoqué par l'Union européenne
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L'Union européenne a convoqué vendredi l'ambassadeur du Rwanda auprès de l'UE dans le contexte de la guerre à l'est de la RD Congo.
L'Union européenne a convoqué vendredi l'ambassadeur du Rwanda auprès de l'UE, en condamnant l'offensive en cours du groupe armé antigouvernemental M23 et de ses alliés des forces rwandaises dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
"L'UE condamne fermement cette offensive" et "le gouvernement du Rwanda doit immédiatement retirer toutes (ses troupes) du territoire de la RDC et cesser de soutenir le M23 ainsi que tout autre groupe armé", a écrit un porte-parole de la diplomatie européenne, Anouar El Anouni, dans un communiqué.
"Nous exhortons le Rwanda et toutes les parties au conflit à cesser immédiatement les hostilités et à revenir au dialogue. L'UE soutient pleinement les efforts pour parvenir à une résolution pacifique du conflit", a-t-il ajouté.
L'annonce de l'Union européenne intervient au lendemain de la convocation par l'Allemagne de l'ambassadeur rwandais à Berlin. Les Etats-Unis avaient par ailleurs annoncé jeudi des sanctions financières contre un haut responsable rwandais, l'ancien ministre d'Etat James Kabarebe, accusé d'"orchestrer le soutien" des troupes rwandaises au M23.
L'UE envisage aussi des mesures contre Kigali.
La Belgique mène une initiative pour des sanctions qui pourraient cibler des responsables rwandais, le blocage d'un accord préliminaire sur les minéraux ou encore la suspension de l'aide au développement et du soutien aux casques bleus rwandais au Mozambique.
Signe des tensions croissantes, le Rwanda a suspendu cette semaine les programmes d'aide au développement assurés sur son sol par la Belgique, son ancienne puissance coloniale, accusée de soutenir Kinshasa.
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE doivent discuter du conflit lundi lors d'une réunion à Bruxelles.
Dans la région instable des Grands Lacs, le M23 et ses alliés rwandais ont mis ces dernières semaines en déroute l'armée congolaise au fil d'une offensive éclair qui les a vu conquérir Goma et Bukavu, capitales respectives des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, frontalières du Rwanda.
Ces combats ont fait des milliers de morts selon l'ONU et font craindre une répétition de ce que l'on a appelé la deuxième guerre du Congo (1998-2003) qui a duré jusqu'en 2003, impliquant de nombreux pays africains et entraînant des millions de morts par la violence, les maladies et la famine.
Kinshasa accuse Kigali de vouloir contrôler l'exploitation et le commerce de minerais - dont le sous-sol de l'est de la RDC est riche - utilisés notamment dans les batteries et les équipements électroniques.
Le Rwanda dément, et affirme que sa sécurité est menacée par certains groupes armés présents dans la région, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), créées par d'anciens responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda.
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