Droits de douane, investissements... Les enjeux de la visite d'État de Donald Trump au Royaume-Uni

Par Benjamin Beraud avec agences


Donald Trump est arrivé ce mardi 16 septembre au soir au Royaume-Uni pour une deuxième visite d'État historique. Le gouvernement britannique de Keir Starmer entend capitaliser sur la fascination du président américain pour la famille royale pour renforcer la "relation spéciale" historique entre Londres et Washington.

Donald Trump est arrivé ce mardi 16 septembre au soir au Royaume-Uni pour une deuxième visite d'État historique. Le gouvernement britannique de Keir Starmer entend capitaliser sur la fascination du président américain pour la famille royale pour renforcer la "relation spéciale" historique entre Londres et Washington.
L'avion présidentiel Air Force One s'est posé peu après 20 heures à l'aéroport londonien de Stansted. Donald Trump, accueilli par une garde d'honneur, s'est ensuite rendu en hélicoptère avec son épouse Melania à la résidence de l'ambassadeur américain à Londres pour y passer la nuit.
Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'État de Donald Trump, reçu dans un premier temps mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations. "Cela va être un très grand jour", a commenté Donald Trump en arrivant au Royaume-Uni ce mardi 16 septembre au soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".
Des photos liées à l'affaire Epstein projetées sur Windsor
Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'État de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1 300 membres des forces armées britanniques.
Des manifestants anti-Trump l'ont accueilli à leur façon, projetant brièvement sur le château de Windsor où il est attendu mercredi, des images du président et du criminel sexuel Jeffrey Epstein. Plusieurs dizaines ont aussi manifesté dans la petite ville à l'ouest de Londres.
Des milliers de manifestants ont aussi prévu de protester mercredi dans la capitale, mais pour ce voyage au dispositif de sécurité exceptionnel, Donald Trump, 79 ans, évitera Londres et le public.
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Il restera confiné mercredi dans l'enceinte du château de Windsor où Donald Trump sera l'hôte du roi Charles III et de la reine Camilla, avant de rejoindre le Premier ministre Keir Starmer jeudi pour une journée plus politique et économique dans sa résidence de campagne de Chequers, à 70 km de Londres.
Capitaliser sur la fascination de Trump pour la famille royale
Selon certains médias britanniques, le roi âgé de 76 ans, toujours soigné pour un cancer, n'était pas emballé à l'idée de réinviter le président républicain, déjà hôte en 2019 de sa mère la reine Elizabeth II. Mais le gouvernement travailliste entend capitaliser sur la fascination de Donald Trump pour la famille royale, pour renforcer la "relation spéciale" historique entre Londres et Washington.
Le gouvernement britannique de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de la visite de Donald Trump pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains. Jeudi, les discussions à Chequers porteront notamment sur l'accord sur les droits de douane.
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Les Britanniques "veulent voir s'ils peuvent affiner un peu" l'accord, "nous allons en parler", a déclaré le président américain. Des dizaines de milliards d'euros d'investissements américains au Royaume-Uni ont été annoncés à l'occasion de cette visite.
Des investissements et la signature d'un partenariat dans la tech au cœur des discussions
Parmi les grandes annonces : le groupe américain Microsoft va investir 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) sur quatre ans, dont la moitié dans le cloud (informatique à distance) et l'intelligence artificielle - le reste sera dédié aux opérations existantes de l'entreprise. Cet engagement d'envergure doit notamment lui permettre de "construire le plus grand supercalculateur du pays".
Le géant de la tech, Google, va lui engager 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et pour sa recherche et développement dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind, son laboratoire d'IA.
Londres et Washington doivent également signer un partenariat - aux contours encore flous - pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire. Cette collaboration doit notamment permettre de déployer les ordinateurs quantiques (des supercalculateurs) dans la santé, la défense ou la finance.
Services financiers, droits de douane... Ces accords économiques ne se limitent pas au domaine de la tech. Le laboratoire pharmaceutique britannique GSK a annoncé mercredi un investissement de 30 milliards de dollars (environ 25 milliards d'euros) sur cinq ans aux Etats-Unis, au premier jour de la visite d'État.
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