Caraïbes, Pacifique... Pourquoi Donald Trump intensifie ses opérations contre "les narco-terroristes" en Colombie
Par Océane Bourdenet
Les États-Unis ont mené, ce mercredi 22 octobre, une deuxième frappe contre un navire dans l’océan Pacifique, portant à cinq le nombre de morts en deux jours. L’administration Trump affirme, sans fournir de preuves, que le navire transportait de la drogue en provenance d'Amérique du Sud. Bogota demande à Washington de "cesser" ses attaques meurtrières.
Les États-Unis ont mené, ce mercredi 22 octobre, une deuxième frappe contre un navire dans l’océan Pacifique, portant à cinq le nombre de morts en deux jours. L’administration Trump affirme, sans fournir de preuves, que le navire transportait de la drogue en provenance d'Amérique du Sud. Bogota demande à Washington de "cesser" ses attaques meurtrières.
"C’est tout de même un meurtre", s'indigne le président colombien, Gustavo Petro sur son compte X ce mercredi 22 octobre. "Que ce soit dans les Caraïbes ou dans le Pacifique, la stratégie du gouvernement américain viole les normes du droit international".
Le président colombien Gustavo Petro accuse les États-Unis d'avoir assassiné un pêcheur lors d'une attaque menée contre un bateau dans l'océan Pacifique. Il affirme que l'homme tué à la mi-septembre, Alejandro Carranza, était un "pêcheur de profession" dont le bateau, endommagé et à la dérive, se trouvait probablement dans les eaux colombiennes au moment de l'attaque. Bogota reproche ainsi des violations de sa souveraineté sur ses eaux nationales.
Washington a diffusé des vidéos de ces destructions sur les réseaux sociaux. Selon les autorités américaines, l'embarcation ciblée transportait des drogues illicites en provenance d’Amérique du Sud.
Dans un communiqué publié mercredi 22 octobre, le ministère colombien des Affaires étrangères indique: "la Colombie appelle le gouvernement américain à mettre fin à ces attaques dans les Caraïbes et dans l'océan Pacifique, et l'exhorte à respecter les règles dictées par le droit international".
Après le Venezuela, la Colombie
Sur son compte X, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Peter Hegseth a déclaré que trois "narco-terroristes masculins" se trouvaient à bord du navire au moment de la frappe, celle-ci ayant été conduite en eaux internationales. Il a par ailleurs affirmé: "Ces frappes se poursuivront, jour après jour. Il ne s’agit pas simplement de trafiquants de drogue, ce sont des narco-terroristes qui apportent la mort et la destruction dans nos villes."
Depuis le 2 septembre, les États-Unis ont multiplié les attaques de navires dans les Caraïbes puis, plus récemment, dans le Pacifique, causant 37 morts au total, dans le but de cibler les narcotrafiquants.
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Dans un premier temps, l'attention était portée sur le Venezuela. Les responsables américains envisagent également de renforcer les efforts pour renverser le président de ce pays, Nicolas Maduro, qui a été inculpé pour trafic de drogue aux États-Unis en 2020 et que l’équipe Trump considère comme un "chef de cartel".
Donald Trump qualifie Gustavo Petro de "baron de la drogue"
Juana Cabezas, membre de l’ONG colombienne pour la paix Indepaz, estime que Donald Trump cherche à "organiser une prise de pouvoir" en Amérique du Sud. Selon elle, le président colombien, dont le mandat s’achève en 2026, fait face à une tentative d’"influence" de la part de l’administration Trump, visant à affaiblir la gauche dans la région.
En janvier 2025, quelques jours seulement après sa prise de fonction, Donald Trump a menacé d’imposer des tarifs exorbitants à la Colombie. Cette menace faisait suite au refus de Gustavo Petro d’accueillir sur son sol des avions militaires transportant des ressortissants colombiens expulsés par Washington. Le premier président de gauche de la Colombie avait alors qualifié son homologue américain de "grossier et ignorant".
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Donald Trump a répondu en accusant son homologue colombien de ne pas en faire assez pour freiner la production de drogues illégales, le qualifiant de "baron de la drogue". L'élu de gauche s'est défendu en annonçant qu'il allait porter plainte pour diffamation devant la justice américaine.
Gustavo Petro est le pire président que la Colombie ait jamais eu.
Donald Trump, président des États-Unis
Selon le sénateur républicain Bernie Moreno, Donald Trump envisage également d’imposer des sanctions financières à Gustavo Petro. Le président américain a menacé d'inscrire son nom sur la liste noire de l’OFAC (Office of Foreign Assets Control), un organisme du département du Trésor américain chargé du contrôle des avoirs étrangers.
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