Côte d'Ivoire: dernière ligne droite avant la présidentielle

Par TV5MONDE NIDHYA PALIAKARA


À quelques jours de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, la situation est tendue. Le gouvernement ivoirien a pris la décision d'interdire tout rassemblement politique en dehors du cadre électoral pour une durée de deux mois. Entretien avec le porte-parole adjoint du gouvernement et représentant du président-candidat Alassane Ouattara, Mamadou Touré.

À quelques jours de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, la situation est tendue. Le gouvernement ivoirien a pris la décision d'interdire tout rassemblement politique en dehors du cadre électoral pour une durée de deux mois. Entretien avec le porte-parole adjoint du gouvernement et représentant du président-candidat Alassane Ouattara, Mamadou Touré.
Cette mesure d'interdire tout rassemblement politique intervient alors que le président Alassane Ouattara se présente pour un quatrième mandat, une candidature qui suscite de vives critiques et des manifestations.
Un climat préélectoral tendu
La décision d'interdire les rassemblements politiques a été prise dans un contexte de manifestations qui ont déjà conduit à des arrestations et des condamnations. Une cinquantaine de manifestants ont été condamnés à trois ans de prison ferme, et des violences ont causé la mort de trois personnes en une semaine.
Mamadou Touré, porte-parole adjoint du gouvernement, a affirmé que la Côte d'Ivoire repose sur des bases solides, avec une armée et une police professionnelles prêtes à assurer le bon déroulement du processus électoral.
Nous avons un pays qui s'est modernisé avec une armée, et une police qui est professionnelle. Nous sommes dans un processus électoral, on aura des élections samedi prochain. Manifestement, vous avez deux blocs. Le bloc que j'appelle le bloc républicain composé de partis au pouvoir comme de l'opposition, qui ont décidé d'aller aux élections et de faire confiance aux voix des Ivoiriens et puis vous avez le bloc subversif, qui a décidé de défier la démocratie et d'empêcher la tenue d'élections.
Mamadou Touré, porte-parole adjoint du gouvernement
Débats autour de la légitimité électorale
La candidature du président Ouattara pour un quatrième mandat est contestée, certains estimant qu'elle viole l'esprit de la Constitution. Cependant, le Conseil constitutionnel a validé sa candidature, et le gouvernement insiste sur le fait que l'alternance politique doit se décider dans les urnes. Les figures politiques comme Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, bien que non exclues, ne remplissent pas les conditions légales pour se présenter, selon le gouvernement.
Yamoussoukro, une capitale en devenir
En parallèle, la question du développement de Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d'Ivoire depuis 1983, reste en suspens. Malgré les ambitions initiales de Félix Houphouët-Boigny, la ville n'a jamais pleinement assumé son rôle de centre de pouvoir. Les habitants espèrent des retombées économiques concrètes, avec des projets tels qu'une zone industrielle et une ligne de train à grande vitesse reliant Yamoussoukro à Abidjan.
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