La justice ordonne d'assouplir le traitement d'un nouveau détenu à Vendin-le-Vieil

Par AFP © 2025 AFP

Un juge des libertés a répondu favorablement lundi à un détenu du nouveau quartier de haute sécurité dédié aux narcotrafiquants à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), qui se plaignait d'y être soumis à des conditions de détention "indignes", a appris mardi l'AFP.
Parmi d'autres griefs qu'il reprochait à l'administration pénitentiaire, ce détenu se plaignait de se voir imposer un réveil toutes les deux heures au cours de la nuit, "par l'allumage systématique de la lumière dans sa cellule", selon l'ordonnance d'un juge des libertés et de la détention dont l'AFP a obtenu une copie.
La justice a confirmé que cela constituait bien "une pratique susceptible d'affecter gravement la qualité de son sommeil, d'affecter sa santé mentale et, in fine, de porter atteinte à sa dignité".
Le juge a donné dix jours à l'administration pénitentiaire pour y mettre fin, mais le parquet de Lille a confirmé à l'AFP avoir fait appel, suspendant ainsi l'exécution de l'ordonnance.
Les autres requêtes du détenu, dont un meilleur accès à la lumière ou la diminution de la fréquence des fouilles intégrales, ont en revanche été rejetées.
Récemment placé en détention provisoire à Vendin-le-Vieil, ce détenu kurdophone est poursuivi dans le cadre de deux affaires distinctes, dont l'une pour "aide à l'entrée et au séjour irrégulier en bande organisée", a précisé à l'AFP son avocat Me Julien Delarue.
Entre fin juillet et début août, 88 détenus, dont la majorité sont en détention provisoire, ont rejoint le premier quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) installé à Vendin, un projet annoncé en mars par le ministre de la Justice Gérald Darmanin.
Parmi eux figure notamment Mohamed Amra, dont l'évasion sanglante en mai 2024 dans l'Eure a coûté la vie à deux agents pénitentiaires.
Une vingtaine de ces détenus contestent déjà leur transfert à Vendin devant la justice administrative, selon l'entourage du garde des Sceaux.
Quatre audiences de référé-suspension, chacune dirigée contre une décision de placement en QLCO à Vendin, sont prévues lundi et mardi prochain au tribunal administratif de Lille.
En outre, l'Association des avocats pénalistes a saisi fin juillet le Conseil d'État pour demander l'annulation du décret autorisant ces quartiers carcéraux spéciaux, et M. Darmanin est également visé par une plainte pour abus d'autorité devant la Cour de justice de la République.
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