"C'est une vraie violence psychologique": les parents de Christophe Gleizes s'inquiètent pour son sort

Par Yoanna Herrera


Spécialiste de l'actualité sportive et de football, le journaliste français Christophe Gleizes, attend son procès en appel depuis sa condamnation par la justice algérienne en juin dernier. Ses parents, Sylvie et Francis Godard, invités de TV5MONDE ce lundi 6 octobre, estiment qu'il est de plus en plus isolé et craignent "qu'on oublie son sort".

Spécialiste de l'actualité sportive et de football, le journaliste français Christophe Gleizes, attend son procès en appel depuis sa condamnation par la justice algérienne en juin dernier. Ses parents, Sylvie et Francis Godard, invités de TV5MONDE ce lundi 6 octobre, estiment qu'il est de plus en plus isolé et craignent "qu'on oublie son sort".
Le journaliste français Christophe Gleizes, condamné en juin à sept ans de prison en Algérie, est toujours en attente de son procès en appel. Il a été arrêté en mai 2024 alors qu'il travaillait sur un reportage à Tizi Ouzou, à une centaine de kilomètres à l'est d'Alger.
Il lui est reproché d'avoir fait "l'apologie du terrorisme" et avoir été en "possession de publications dans un but de propagande nuisant à l'intérêt national". Ses parents, Sylvie et Francis Godard, attendent avec impatience la date de son procès en appel: "On est très inquiets. On voudrait avoir la date du procès en appel pour pouvoir demander nos visas et être là pour le soutenir moralement", affirme la mère du journaliste sportif ce lundi 6 octobre sur le plateau de TV5MONDE.
Depuis son arrestation, ses parents ont pu lui rendre visite uniquement deux fois. Pour Sylvie, sa mère, les retrouvailles étaient "formidables [...] Même si c'était derrière une vitre".
"C'est presque rocambolesque"
Reporters sans frontières avait déclaré dans un communiqué que les accusations de la justice algérienne étaient "sans fondements" : Elles "sont dues au fait que le journaliste avait eu des contacts, en 2015 et 2017, avec le responsable du club de football de Tizi Ouzou par ailleurs responsable du Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste par les autorités algériennes en 2021".
"C'est presque rocambolesque, estime Francis Godard. C'est une fantasmagorie politico-judiciaire [...] Cela me paraît tellement absurde, sachant que Christophe faisait son métier". Le journaliste sportif écrit pour les magazines SoFoot et Society et "s'intéresse à la vie des clubs africains, à la vie des footballeurs", rappelle son beau-père.
"C'est une vraie violence psychologique"
Concernant ses conditions de détention, son beau-père a estimé qu'il "n'était pas dans un milieu hostile" mais "qu'il est très coupé du monde" et que tous ses droits n'ont pas été respectés.
"Il [devrait avoir] le droit aussi à une visite pour un soutien moral ou spirituel et il ne l'a pas eue. On lui envoie des lettres qu'il ne reçoit pas. On lui fait parvenir des livres qu'il ne reçoit pas... Tout cela contribue à l'enfermer [...]. C'est une vraie violence psychologique", dénonce Francis Godard. "On sent quand même qu'il est très isolé", abonde Sylvie Godard.
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Francis Godard déplore que son beau-fils soit une "victime collatérale des mauvaises relations entre la France et l'Algérie" et estime "qu'on lui fait payer quelque chose de ce genre". Ce dernier craint que Christophe Gleizes devienne maintenant une "victime collatérale de nos problèmes en France et qu'on oublie son sort".
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