Négociations entre la RD Congo et l'AFC/M23 au Qatar: un échange de prisonniers en vue, mais peu d'avancées

Par Benjamin Beraud avec agences


Les délégations du gouvernement congolais et de l'AFC/M23, réunies pour négocier les contours de l'accord de paix conclut en juin dernier, ont quitté Doha ce week-end du 20 et 21 septembre sans réelles avancées. Seule véritable victoire: la signature d'un mécanisme d'échange de prisonniers.

Les délégations du gouvernement congolais et de l'AFC/M23, réunies pour négocier les contours de l'accord de paix conclut en juin dernier, ont quitté Doha ce week-end du 20 et 21 septembre sans réelles avancées. Seule véritable victoire: la signature d'un mécanisme d'échange de prisonniers.
Elles échangeaient depuis déjà deux semaines et ont quitté le Qatar sans réelles avancées, rapporte RFI. Un cinquième round des négociations vient d'aboutir ce week-end du 20 et 21 septembre entre les délégations du gouvernement congolais et de l'AFC/M23. Elles ont tout de même signé un "mécanisme d’échange de prisonniers", le 12 septembre dernier.
L'échange de prisonniers, "une étape décisive"
Les États-Unis ont salué cette avancée. "C'est une étape décisive vers la désescalade des hostilités et la promotion de la paix dans l’est de la RDC", avait déclaré Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au département d’État américain, dans un communiqué.
Le mouvement du M23 évoque environ 700 personnes arrêtées par Kinshasa. De son côté, des sources gouvernementales, environ 1.500 militaires congolais avaient été envoyés par le M23 en janvier et février au camp militaire de Rumangabo.
La mise en œuvre du mécanisme implique l'établissement et la certification des listes de prisonniers, avec l'aval de toutes les parties. Pour le reste, les deux parties n'ont réussi à se mettre d'accord.
À (re)lire : RD Congo-Rwanda: un accord de paix a été signé entre les deux pays
Elles avaient pourtant conclut un accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington fin juin 2025. Il avait été signé lors d'une cérémonie à Washington, en présence du secrétaire d'État américain Marco Rubio et de ses homologues de la RDC et du Rwanda, Thérèse Kayikwamba Wagner et Olivier Nduhungirehe.

Elles avaient ensuite signé une déclaration de principe le 19 juillet, réaffirmant "leur engagement en faveur d'un cessez-le-feu permanent."
Le gouvernement et le M23 avaient alors convenu d'élaborer un ensemble de mesures, notamment un mécanisme d'échange de prisonniers, avant d'entamer le 8 août des négociations formelles en vue d'un accord de paix global.
Your browser doesn't support HTML5 video.
Il devait être signé au plus tard le 18 août. Mais les négociations n'ont pas abouties, miroir des tensions qui grandissent dans la région.
Nzibira "est aux mains du M23"
Le M23 et l'armée congolaise (FARDC) se sont mutuellement accusés ce vendredi 19 et samedi 20 septembre, par communiqués interposés, de "piétiner" les efforts de paix ou d'en "violer" les principes. Le M23 s'est déclaré désormais en position de "légitime défense", tandis que les Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) se réservent à présent "le droit de riposter".
À (re)lire : RD Congo: ce que l'on sait de la prise de Nzibira par le M23
Dimanche, le groupe armé s'est emparé de la localité de Nzibira, cité minière située à environ 80 km au sud-ouest de Bukavu et réputée pour ses gisements d'or et de cassitérite ou bioxyde d'étain, un agent opalisant pour fabriquer notamment des pâtes de verre.
Les observateurs redoutent une offensive du M23 sur Uvira, ville d'un demi-million d'habitants du Sud-Kivu, faisant face à la capitale économique burundaise au nord du lac Tanganyika, et encore sous contrôle de l'armée congolaise et des milices pro-Kinshasa. L'armée burundaise a renforcé sa présence à la frontière, selon des sources sécuritaires.
Today