Lutter contre la mortalité maternelle au Sahel, mission à haut risque pour les organisations internationales

Par Terriennes avec AFP


Lutter contre la mortalité maternelle et néonatale sur le continent africain reste une priorité y compris au Sahel. Mais sur le terrain, les organisations internationales font face à de nombreux obstacles.

Lutter contre la mortalité maternelle et néonatale sur le continent africain reste une priorité y compris au Sahel. Mais sur le terrain, les organisations internationales font face à de nombreux obstacles.
"Aucune femme ne doit mourir en donnant la vie", lance Diene Keita.
"On a eu des instructions très claires: rester et travailler", ajoute la nouvelle directrice du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), à l'occasion d'un déplacement en Côte d'Ivoire, assurant "continuer à travailler avec les gouvernements".
L'Afrique de l'Ouest et du Centre sont des régions aux "taux les plus élevés" en matière de mortalité infantile et maternelle, précise-t-elle.
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"Persona non grata"
Au Sahel, les organisations internationales et ONG font face à des défis sécuritaires avec la présence de groupes jihadistes, mais aussi à la méfiance voire l'hostilité des autorités au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Au Burkina Faso par exemple, les militaires au pouvoir ont révoqué en l'espace d'un mois l'autorisation d’exercer de 21 ONG entre juin et juillet pour raison administrative, selon eux, et suspendu dix autres associations pour une durée de trois mois.
En août dernier, les mêmes autorités burkinabé déclaraient "persona non grata" la coordonnatrice résidente de l'ONU, la Mauricienne Carol Flore-Smereczniak.
Mortalité infantile et maternelle sous surveillance
La mortalité maternelle a diminué de 40 % à l’échelle mondiale depuis 2000.
Malgré ces progrès, le Niger (114 pour 1.000 naissances) et le Mali (91 pour 1.000 naissances) restent parmi les pays où le taux de mortalité avant cinq ans est le plus haut au monde.
Les Etats n'ont pas encore décidé que les femmes et les jeunes étaient leur priorité essentielle. Diene Keita, directrice FNUAP
La mortalité maternelle y est également élevée: 350 femmes pour 100.000 naissances au Niger, 367 au Mali ou encore 381 en Mauritanie, contre moins de 10 dans les pays développés.
"Les Etats n'ont pas encore décidé que les femmes et les jeunes étaient leur priorité essentielle", regrette Diene Keita.
"Aider les femmes et les jeunes"
Malgré la situation politique de certains pays de la région, "tous nos programmes de santé maternelle se déroulent bien", tient néammoins à rassurer la directrice de l'organisme onusien, en mentionnant l'existence de centres de lutte contre les violences basées sur le genre dans plusieurs pays ouest-africains, dont le Burkina Faso et le Niger.
"Nous faisons des formations et nous partons nous-mêmes avec nos équipes partout où il faut pour pouvoir aider les femmes et les jeunes", a-t-elle poursuivi, notamment pour mettre à disposition des produits de santé et de contraception.
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