Israël commémore le 7-Octobre sur fond de négociations pour mettre fin à la guerre à Gaza

Par AFP Par Marc JOURDIER avec Chloé ROUVEYROLLES-BAZIRE à Réïm © 2025 AFP

Israël marque mardi le deuxième anniversaire du 7-Octobre, jour le plus meurtrier de son histoire, au moment où des négociations indirectes entre le Hamas et le gouvernement israélien font poindre l'espoir ténu d'une libération des otages à Gaza et d'une fin de la guerre ayant dévasté ce territoire.
A Réïm, sur le site du festival de musique Nova, où plus de 370 personnes ont été tuées par les commandos du Hamas, des dizaines de membres des familles et d'amis des victimes ont observé une minute de silence à 6h29 (3h29 GMT), heure précise du début de l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël.
"C'est comme si en ce moment elle était ici avec moi", dit-elle, alors que l'écho de tirs d'artillerie et d'explosions se fait entendre depuis la bande de Gaza voisine.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé à la fin immédiate des hostilités et à la libération sans délai des otages détenus par le Hamas. "Mettez fin aux souffrances de tous", a-t-il exhorté à l'attention des belligérants, dénonçant "une catastrophe humanitaire d'une ampleur incompréhensible".
Place des Otages

Autre temps fort de la journée en Israël, une cérémonie organisée à l'initiative des familles des victimes est prévue à la nuit tombée sur l'emblématique "place des Otages", épicentre de la mobilisation pour la libération de toutes les personnes enlevées au cours de l'attaque du Hamas.
Les cérémonies mémorielles officielles sont prévues pour le 16 octobre, à l'issue des fêtes juives de Soukkot.

Couverts par un déluge de roquettes tirés de la bande de Gaza, plusieurs milliers de combattants du Hamas et d'autres groupes palestiniens avaient percé la barrière de sécurité réputée infranchissable érigée par Israël le long de la bande de Gaza, attaqué des bases militaires et tué à l'aveugle sur les routes, dans des kibboutz, des villes et des villages.
Du côté israélien, l'attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza dont 25 sont mortes selon l'armée.

Depuis lors, plus de 67.160 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza dans la campagne israélienne de représailles militaires, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas.
Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués mais ses données indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.
La bande de Gaza fait face à une situation humanitaire catastrophique. Dans des paysages de ruines, des centaines de milliers de déplacés s'entassent dans des camps de toiles surpeuplés, manquant de tout.
"Tout perdu"
Le Hamas a dénoncé mardi la poursuite de la "guerre brutale [d'Israël] contre [le] peuple palestinien inébranlable [...] dans un silence et une complicité internationaux honteux, et une trahison arabe sans précédent".

Faisant pression à la fois sur le Hamas et sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump a lancé le 29 septembre un plan destiné à mettre un terme à la guerre et prévoyant notamment une libération de tous les otages, un retrait progressif de l'armée israélienne et le désarmement du Hamas.
Des pourparlers indirects entre le mouvement islamiste et le gouvernement israélien ont commencé lundi en Egypte.

Pour l'heure, il s'agit "de mettre en oeuvre la première phase [du plan Trump] en travaillant à créer les conditions pour la libération des otages, l'afflux de l'aide humanitaire et la libération de prisonniers palestiniens" en échange de celle des otages, ce qui "nécessite [...] le redéploiement des forces israéliennes", a déclaré à la presse au Caire le ministre des Affaires étrangères égyptien, Badr Abdelatty.
"Je pense que nous sommes très très proches d'avoir un accord [...] Je pense qu'il y a beaucoup de signes de bonne volonté", a déclaré Donald Trump lundi soir dans une interview télévisée sur Newsmax.
Selon deux sources palestiniennes proches de l'équipe de négociations du Hamas, les discussions ont été "positives" lundi soir et doivent reprendre à la mi-journée.
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