Blocus djihadiste au Mali: la situation sécuritaire se dégrade sur l'axe Ségou-Bamako

Par Philippe Randrianarimanana


La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader sur l'axe reliant Bamako à la ville de Ségou. Outre le blocus économique imposé à la capitale malienne par les djihadistes, les enlèvements et les assassinats se sont multipliés au cours des derniers jours sur cette route vers le nord-est.

La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader sur l'axe reliant Bamako à la ville de Ségou. Outre le blocus économique imposé à la capitale malienne par les djihadistes, les enlèvements et les assassinats se sont multipliés au cours des derniers jours sur cette route vers le nord-est.
Le blocus imposé à Bamako par les djihadistes fait des victimes sur la route vers Ségou au nord-est de la capitale malienne. Ségou est à 230 kilomètres de la capitale malienne. Dimanche 5 octobre, à 40 km de Bamako sur cet axe, de présumés djihadistes ont enlevé quatre civils, dont deux ont été libérés quelques heures après, selon RFI. Le correspondant au Mali Serge Daniel précise que les djihadistes ont une liste de personnes recherchées et vérifient les papiers d'identité de ceux qui circulent.

De son côté, l'armée malienne a annoncé, samedi 4 octobre, dans un communiqué avoir "localisé et neutralisé une vingtaine de motos, une quinzaine de terroristes ainsi que du matériel logistique dissimulé sous de larges couverts végétaux" et se "félicite de ses avancées notables dans la lutte contre les groupes armées terroristes".
Cet axe Ségou-Bamako est depuis quelques jours le théâtre de plusieurs incidents graves. Vendredi 3, le président du Conseil régional de Ségou, Siaka Dembélé, et son chauffeur ont été enlevés par des groupes armés non identifiés. Les autorités locales sont toujours sans nouvelles, selon le secrétaire général et le vice-président du Conseil régional de Ségou.
Un notable influent tué par les djihadistes
La veille, le 2 octobre, le pays a été choqué par l'assassinat par d'Abdoul Jalil Mansour Haïdara sur la même route Ségou-Bamako, à environ 200 kilomètres de la capitale. Opérateur économique et ancien député à l'Assemblée du Mali, la victime est aussi une figure religieuse et un notable apprécié pour ses œuvres caritatives. Il a été tué par balles par les djihadistes non loin de la localité de Konobougou.
Mercredi 1er octobre, au moins six civils avaient été tués par des groupes armés terroristes sur la même route.
Depuis début septembre, les djihadistes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, ont imposé un blocus dans le sud et l'ouest du pays, zones frontalières avec le Sénégal et la Mauritanie d'où proviennent chaque jour des produits vitaux pour l'économie du pays. L'objectif de ce "djihad économique" est de paralyser l'économie en perturbant l'approvisionnement en denrées et en carburant.
(Re)lire "Blocus" djihadiste dans l'ouest du Mali : transports et échanges avec le Sénégal perturbés
L'étau se resserre autour de Bamako avec les points de contrôle et embuscades des djihadistes vers l'est et le nord sur la route de Ségou.
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