Cameroun: l'attaque d'un bus attribuée à des terroristes de Boko Haram, des enfants enlevés

Par TV5MONDE


Dans la presse, des habitants expriment "un sentiment d'abandon" et plusieurs hommes politiques, dont Maurice Kamto, ont interpellé le gouvernement et les autorités locales. Ces dernières, n'ont pas publié de communiqué officiel, à l'heure où nous publions cet article.

Dans la presse, des habitants expriment "un sentiment d'abandon" et plusieurs hommes politiques, dont Maurice Kamto, ont interpellé le gouvernement et les autorités locales. Ces dernières, n'ont pas publié de communiqué officiel, à l'heure où nous publions cet article.
Un bus de 18 places a été attaqué le jeudi 14 août à hauteur de Zigagué sur la route Kousseri-Maroua dans l'Extrême-nord du Cameroun, rapporte ce lundi 18 août L'Œil du Sahel. Au moins une dizaine de passagers, dont cinq enfants, seraient toujours aux mains des assaillants après avoir été enlevés sur cette route essentielle pour les déplacements dans le nord du pays et présentée comme à "haut risque".
Les chauffeur du bus et les femmes auraient été relâchés mais plusieurs enfants dont cinq d'une même famille seraient parmi les kidnappés, selon le journal. Les assaillants armés sont présentés comme des membres de Boko Haram qui sévit dans cette région frontalière du Nigeria et du Tchad depuis plus de 10 ans. Aucune revendication n’a été faite à la date de ce lundi 18 août.
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"Ils sont apparus de nulle part, armés et déterminés. En quelques minutes, ils ont pris les passagers et ont disparu", a témoigné un survivant auprès de Cameroun actuel. Les assaillants auraient utilisé des chevaux pour traverser la zone inondée et échapper aux patrouilles militaires.
"Un silence insupportable"
"J'exhorte le Gouvernement à mettre tout en œuvre pour libérer sain et sauf tous les otages kidnappés, à accompagner dans tous les aspects possibles, les familles des malheureuses victimes", a réagi sur son compte X le principal opposant camerounais Maurice Kamto, dont la candidature à l'élection présidentielle du 12 octobre prochain a été rejetée.
DECLARATION SUR LE KIDNAPPING DE MASSE DANS LES LOCALITES DE ZIGAGUE ET SALE DANS LA REGION DE L'EXTRÊME-NORD.
— Maurice Kamto (@KamtoOfficiel) August 17, 2025
Le 14 août 2025, des individus armés ont profité de l'état déplorable de la route nationale N°1, sur le fameux tronçon Kousseri-Maroua, pour enlever, selon certaines…
Il a également présenté ses condoléances aux familles et dénoncé "le silence insupportable" du gouvernement "qui frappe la nation".
Comment peut-on expliquer aux Camerounais qu'après plus de dix ans de guerre contre l'insécurité dans cette partie du territoire national, on y déplore encore des kidnappings de masse ? Il est temps de reprendre le pays en main.
Maurice Kamto, principal opposant au pouvoir de Paul Biya
Le secrétaire exécutif du Mouvement pour la prospérité du peuple (MP3), Hiram Iyodi, a également réagi sur les réseaux sociaux. Également candidat à la présidentielle, il s'est dit "profondément bouleversé par le rapt (...) d'enfants qui auraient dû préparer la rentrée scolaire".
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"Depuis 2014, l'Extrême-Nord vit une épreuve douloureuse. Des milliers de vies arrachées, des villages réduits en cendres, des familles forcées de quitter leur terre", a-t-il ajouté sur son compte X.
#Zigzagué #Salé #FarNorth
— Hiram S. Iyodi 🇨🇲 (@Mpodol_237) August 18, 2025
Je suis profondément bouleversé par le rapt survenu le 14 Août dernier, de seize de nos compatriotes à Zigagué et Salé. Parmi eux, des enfants qui auraient dû se préparer à la rentrée scolaire.
Depuis 2014, l’Extrême-Nord vit une épreuve douloureuse.…
Boko Haram plonge dans la terreur les populations du bassin du lac Tchad, dont sont riverains trois autres pays (Cameroun, Niger, Nigeria). Au nord du Cameroun, la population vit sous protection permanente de militaires. Né au Nigeria au début des années 2000, le groupe faisait la une de l'actualité mondiale à son apogée, de 2013 à 2015, après y avoir enlevé près de 300 écolières, à Chibok (nord).
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Les terroristes ont perdu du terrain face aux offensives militaires régulièrement menées, et grâce à la création d'une coalition militaire régionale, afin de combattre les islamistes armés. Mais ils n'en restent pas moins menaçants, comme l'illustre la récurrence des enlèvements, exécutions, viols et pillage... Ces différentes crises sécuritaires provoquent des déplacements massifs de populations.
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