La Belgique reconnaît "de fait" un État palestinien mais maintient plusieurs conditions

Par TV5MONDE


Comme la France, le Luxembourg, le Canada ou Monaco, la Belgique a indiqué ce lundi 22 septembre à l'Assemblée générale des Nations Unies qu'elle rejoint la liste des 150 autres pays qui "reconnaissent" désormais "un État palestinien". Bruxelles maintient néanmoins que celle-ci est assortie de plusieurs conditions et qu'elle ne doit pas représenter "une récompense pour le Hamas".

Comme la France, le Luxembourg, le Canada ou Monaco, la Belgique a indiqué ce lundi 22 septembre à l'Assemblée générale des Nations Unies qu'elle rejoint la liste des 150 autres pays qui "reconnaissent" désormais "un État palestinien". Bruxelles maintient néanmoins que celle-ci est assortie de plusieurs conditions et qu'elle ne doit pas représenter "une récompense pour le Hamas".
Une reconnaissance, "un signal politique et diplomatique fort envoyé au monde" mais un holà. Le Premier ministre belge Bart De Wever a expliqué, lundi soir à la tribune des Nations Unies à New York, que la Belgique "consciente du traumatisme subi après l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023, procédera à la reconnaissance légale de l'État de Palestine, une fois que tous les otages auront été libérés et que toutes les organisations terroristes, tel que le Hamas, auront été retirées de la gouvernance de la Palestine".
Le ministre fédéral des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a précisé que la décision équivaut à une reconnaissance "de fait" et "politique". "La légitimité de cet État et l'humanité de son peuple ne font aucun doute", a-t-il ajouté sur X ce mardi matin. "En signant la Déclaration de New York, la Belgique réaffirme son engagement envers une paix juste et durable, fondée sur la coexistence pacifique entre Israéliens et Palestiniens, dans le respect des droits et de la sécurité de chacun".
Mais cette signature n'aura cependant pas d'impact légal et immédiat. Comme le précisent nos confrères de la RTBF, l'acte officiel - un arrêté royal - ne sera publié qu'aux conditions fixées et réitérées à la tribune onusienne, même si la Belgique a toujours soutenu la solution à deux États.
Des relations diplomatiques, comme l'ouverture d'une ambassade ou la conclusion d'accords internationaux, seront ainsi mises en œuvre lorsque le Hamas aura déposé les armes et qu'il y aura de nouvelles élections en Palestine, a ajouté le Premier ministre. Il a aussi appelé tous les pays arabes à reconnaître l'État d'Israël.
"Ne pas rester sur le banc de touche"
"Une position volontairement floue qui permet de sauver la face, mais sans plus, alors que la France, l'Australie, le Portugal, le Luxembourg ou le Royaume-Uni ont, eux, joint l'acte à la parole en reconnaissant officiellement l’État de Palestine", écrit la télévision belge.
"Un acte qui permet à la Belgique de ne pas rester sur le banc de touche. Sur le banc des pays qui, pour différentes raisons, refusent cette reconnaissance: les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie, la Suisse, mais aussi le Japon ou la Corée du Sud (....) Le choix manque donc de clarté et de courage", ajoute son chroniqueur.
Le Premier ministre belge a ainsi évoqué la recrudescence des colonies israéliennes en Cisjordanie, "l'opération militaire en vue d'une occupation complète de Gaza" et "l'indescriptible crise humanitaire". "Tout cela suscite aujourd'hui la crainte qu'une coexistence pacifique et durable entre deux États ne soit peut-être plus possible", a-t-il commenté.
La pression maintenue sur Netanyahu
"Les déclarations récentes qui ont été faites par un certain nombre de ministres israéliens, y compris par le Premier ministre lui-même, qui ont laissé entendre qu'aucun État palestinien n’existera jamais, sont une raison supplémentaire de réaffirmer le droit et la nécessité pour les Palestiniens d’avoir leur propre État", a ajouté Bart De Wever lors de son discours.
D'autres pays ayant récemment annoncé leur décision de reconnaître l'État de Palestine, comme le Luxembourg, ont posé des conditions à cette reconnaissance. Le président français Emmanuel Macron a indiqué lundi qu'une ambassade ne serait ouverte au sein de l'état palestinien qu'après la libération des otages et la conclusion d’un cessez-le-feu à Gaza, sans mentionner le sort des groupes terroristes palestiniens dont le Hamas fait partie.
(Re)voirCisjordanie : les Palestiniens réagissent à la reconnaissance par plusieurs pays
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