"Tout est mis en oeuvre": comment s’organise la traque après le cambriolage du Louvre

Par Océane Bourdenet avec agences


Au lendemain du braquage spectaculaire au Louvre, les cambrioleurs restent introuvables, ce lundi 20 octobre. Quatre hommes masqués se sont introduits dans le musée, dérobant des "bijoux inestimables", avant de prendre la fuite à scooter sur l'autoroute A6, rapporte Le Parisien. Selon la procureure de Paris, la piste d'une "ingérence étrangère" n’est pas exclue, mais n’est pas non plus privilégiée.

Au lendemain du braquage spectaculaire au Louvre, les cambrioleurs restent introuvables, ce lundi 20 octobre. Quatre hommes masqués se sont introduits dans le musée, dérobant des "bijoux inestimables", avant de prendre la fuite à scooter sur l'autoroute A6, rapporte Le Parisien. Selon la procureure de Paris, la piste d'une "ingérence étrangère" n’est pas exclue, mais n’est pas non plus privilégiée.
La traque se poursuit. "Nous retrouverons les œuvres et les auteurs seront traduits en justice", a affirmé le président Emmanuel Macron sur X. "Tout est mis en œuvre, partout, pour y parvenir, sous la conduite du parquet de Paris." L'objectif: mettre la main sur le commando de quatre malfaiteurs qui ont dérobé huit bijoux du XIXᵉ siècle, d’une "valeur patrimoniale inestimable", dans le Musée du Louvre, dimanche 19 octobre, à 9 heure, selon le ministre de l'Intérieur.
Le quatuor, toujours en fuite, aurait été aperçu sur deux scooteurs T-Max en direction de l'A6, rapporte le journal Le Parisien. Le parquet judiciaire de Paris a ouvert une enquête pour "vol en bande organisée" et "association de malfaiteurs". Selon la procureure de Paris, la piste d'une "ingérence étrangère" n’est pas exclue, mais n’est pas non plus privilégiée.
Une soixantaine d'enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne et de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) sont mobilisés. Dans cette traque, l’OCBC joue un rôle particulier car ses agents étudient la façon dont les objets volés pourraient être proposés à la revente. Ils disposent d’une expertise vieille de cinquante ans pour identifier les réseaux spécialisés dans le trafic de biens culturels dérobés.
Et le temps presse. Le risque est que les "joyaux de la couronne de France" soient démantelés pour la valeur de leurs pierres précieuses. Parmi les huit objets volés figurent le collier de la parure de saphirs des reines Marie-Amélie et Hortense, composé de huit saphirs et de 631 diamants ainsi que le diadème de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, orné de près de 2 000 diamants.
La direction du Louvre a par ailleurs démenti avoir contacté une société de renseignement israélienne pour mener les recherches. Le PDG de l'entreprise, CGI Group, avait affirmé qu'"à titre exceptionnel le Louvre leur a demandé de restituer les trésors dérobés, compte tenu de leur expérience et de leur succès". Une annonce que l’Agence France-Presse a révélée comme étant fausse, ce lundi 20 octobre.
Les premiers indices de l'enquête
Les enquêteurs disposent déjà de plusieurs éléments leur permettant de remonter jusqu’aux auteurs du cambriolage. Lors de leur opération, les malfaiteurs ont laissé plusieurs objets derrière eux: une disqueuse, une couverture, un talkie-walkie, deux bijoux, des gants et un gilet jaune, retrouvé par un passant, selon la procureure de Paris, Laure Beccuau. Ces indices vont faire l’objet d’expertises, notamment des prélèvements ADN, afin d’identifier les auteurs.
Parmi les autres éléments pouvant retracer les auteurs du casse: un monte-charge. Car pour atteindre le premier étage du Musée du Louvre où se trouvait les bijoux dérobés, les cambrioleurs "ont pénétré par l’extérieur en utilisant une nacelle", selon le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez. Avant de quitter les lieux, les malfaiteurs ont tenté d'y mettre le feu mais n'y sont pas parvenu selon le Musée du Louvre.
Les enquêteurs se penchent désormais sur "les images de vidéoprotection du musée" ainsi que sur celles de la Ville de Paris, a expliqué Laure Beccuau sur le plateau de BFMTV. De son côté, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a déclaré lors du journal de TF1: "Ce sont des professionnels". Au micro de France Inter, le ministre de la Justice a déploré, un vol "rocambolesque" qui donne "une image déplorable de la France". Gérald Darmanin a ajouté: "Nous avons failli."
"Une explosion des vols" d'oeuvre d'art en France
Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC-Police, évoque "une explosion des vols et des dégradations d’œuvres d’art" dans les musées, en hausse de "près de 45 % sur trois ans". Ce chiffre témoigne de la faiblesse de la sécurité globale dans les musées français.
Un rapport de la Cour des comptes, que France Info a pu consulter en exclusivité, pointe des retards "considérables" et "persistants" dans la mise aux normes des installations techniques du Louvre. Cette même source déplore des montants engagés de "faible ampleur au regard des besoins estimés". Le directeur du musée a assuré que "le projet Louvre Nouvelle Renaissance prévoyait le renforcement de la sécurité".
À l’issue d’une réunion tenue en fin de matinée, lundi 20 octobre, au ministère de l’Intérieur, les ministres de l’Intérieur et de la Culture ont demandé aux préfets "d'organiser sans délai un point sur l’existence des dispositifs déjà déployés autour des établissements culturels" et de "renforcer les mesures de sécurité, le cas échéant".
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