Pic de chaleur sur la France, de plus en plus fréquent en septembre

Par AFP Par Hugues HONORÉ © 2025 AFP

Vendredi est une journée de pic de chaleur sur la France, avec des températures qui pourraient grimper jusqu'à 35°C par endroits, un phénomène de plus en plus fréquent en septembre sous l'effet du changement climatique.
Météo-France prévoit un "sursaut de l'été" qui concerne presque tout le pays, avec 32°C à Bordeaux, 29°C à Paris, 28°C à Toulouse ou encore 27°C à Lille.
"Les 35°C pourraient être atteints dans les plaines du Sud-Ouest, ce qui reste très rare passé un 15 septembre", avance Météo-France. La Gironde, le Lot-et-Garonne, les Landes et le Gers sont parmi les départements où il devrait faire le plus chaud.
Dans la moitié nord, "les 30°C peuvent être atteints localement sur les Hauts-de-France, la Normandie, le Bassin parisien ou la Bourgogne", ajoutent les prévisionnistes.
Seule exception: dans les parties du Nord-Ouest les plus exposées à l'influence maritime, Bretagne et Cotentin, une journée douce s'annonce, avec 19°C à Brest par exemple.
Jeudi déjà, les températures ont atteint ou dépassé 33°C dans trois stations météo d'Occitanie et de Gironde.
"Remarquable, pas inédit"

Météo-France parle d'un "pic de chaleur remarquable, mais pas inédit", comme en témoignent les 32°C à Paris le 18 septembre 1961. À l'époque, les chaleurs suscitaient une tout autre crainte que celle du réchauffement climatique aujourd'hui: les accidents de la route liés à un pic de départs à la campagne. Le week-end s'était soldé par plus de 30 morts, rapportait le quotidien Le Monde.
Hormis un autre 18 septembre avec 35°C à Bordeaux, en 1987, Météo-France relève des précédents datant tous du XXIe siècle, en 2003, 2020 et 2023.
Le mois de septembre le plus chaud historiquement en France a été enregistré en 2023, avec une température supérieure de 3,6°C à la moyenne des années 1990 à 2010. Le pays avait connu un "épisode de chaleur inédit" du 3 au 11 septembre, lors de la rentrée des classes et de l'ouverture de la Coupe du monde de rugby.
C'était la première fois qu'une vigilance orange pour risque de canicule avait été déclenchée un jour de septembre, le 7 en l'occurrence. Le mercure avait alors grimpé jusqu'à 35,1° à Paris.
Cette fois, il n'y a pas de vigilance de Météo-France, contrairement aux vagues de chaleur intenses des mois de juin et août 2025.
Vendanges "particulièrement tôt"

Le réchauffement des étés bouleverse en particulier, en France, le calendrier de ce mois de vendanges qu'est septembre. Depuis une quarantaine d'années, elles ont lieu de plus en plus tôt, le raisin arrivant à maturité plus rapidement.
"Beaucoup de régions nous disent qu'elles auront fini les vendanges avant la fin septembre. C'est particulièrement tôt. La Champagne avait quasiment fini au 5 septembre, c'est très exceptionnel", a expliqué à l'AFP le président du Comité national interprofessionnel des vins à appellation d'origine, Bernard Farges.
Le mois devient par ailleurs de plus en plus désirable pour les touristes, même si le calendrier scolaire ou les habitudes du monde du travail ne permettent qu'à peu d'entre eux d'en profiter.
Dans le Baromètre annuel 2025 d'Europ Assistance, auprès de plus 1.000 interrogées en ligne en février-mars par Ipsos, 37% des sondés en France désignent septembre comme un mois idéal pour partir, plus qu'août (35%), juin et juillet (32% chacun).
Le consensus des scientifiques fait un lien entre l'activité humaine, en particulier l'émission de gaz à effet de serre, et le réchauffement du climat sur l'ensemble de la planète. Ce dernier rend les vagues de chaleur plus longues et intenses mais aussi précoces ou tardives.
La hausse des températures est encore plus rapide en France que la moyenne mondiale.
Le pic de chaleur de vendredi sera suivi de météos très contrastées samedi et dimanche. Il fera encore 30°C dans certaines régions samedi, puis une "dégradation orageuse" et le retour de la pluie dimanche feront chuter les températures, avec une maximale sous 15°C dans certaines régions.
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